Fabrice Brégier, le Pdg de l’avionneur européen, a confirmé l’étude d’une version neo du super jumbo, pour transporter plus de passagers sur des vols plus longs.
Fabrice Brégier, le Pdg de l’avionneur européen, dans une interview dans l’édition dominicale du Sunday Times, confirme la sortie d’une nouvelle version du super jumbo entre 2020 et 2025.
Rester trop longtemps muet ou évasif sur le développement de l’avion amiral du constructeur allait à l’encontre des souhaits d’Emirates, le principal client de l’A380 avec 140 commandes sur un total de 317. D’autant plus que la compagnie de Dubaï déclare régulièrement qu’elle pourrait en commander 100 à 200 de plus. On ne dit pas "non" éternellement à un tel client.
L’objectif de cette version "neo" s’attachera à réduire le coût d’exploitation de l’avion mais aussi à augmenter son autonomie. C’est une demande forte des compagnies du Golfe, qui souhaitent relier d’un coup d’aile presque l’ensemble du monde. De Dubaï, d’Abu Dhabi ou de Doha, il s’agit de desservir sans escale l’ensemble de l’Océanie. La côte ouest des Etats-Unis est également visée.
L’autre choix technique vise à allonger le fuselage pour accueillir un millier de passagers contre 555 actuellement. Cette version plus longue a été prévue dès la conception de l’appareil. Là aussi, la rentabilité de l’A380 en sera augmentée.
50 places de plus sans diminuer la largeur du siège
Mais dans les deux cas, reste une inconnue dans les déclarations de Brégier, le moteur. Sans lui, il n’y a pas réellement d’avion "neo". L’objectif pourrait être un réacteur qui consomme 15% de carburant de moins que les versions actuelles (Trent 900 de Rolls-Royce et GP700 d’Engine Alliance, coentreprise de General Electric et Pratt & Whitney).
D’autres améliorations sont prévues, comme une optimisation aérodynamique de l’aile. Au total, entre études, développement et essais, compter 3 milliards de dollars. Cet investissement semble incontournable pour relancer l’A380, dont la production s’essouffle avec seulement 150 appareils restant à livrer.
En attendant, Airbus proposera dès l’an prochain une configuration cabine qui permettrait au pont principal d’augmenter le nombre de passagers sans diminuer la largeur du siège, qui resterait à 18 pouces (46 cm) en classe économique. Les rangées de onze sièges au lieu de dix seraient disposées 3-5-3, contre 3-4-3 actuellement.
Gain : une cinquantaine de places. Autre optimisation étudiée, celle qui permet d’ajouter des sièges affaires, ceux dont la rentabilité est la meilleure pour le transporteur.
Thierry Vigoureux