Son président, Jean-Pierre Mas, considère le schéma d'une confédération "très intelligent" pour réunir les professions du voyage et du tourisme dans le cadre d'opérations de lobbying.
Jean-Pierre Mas se dit "très favorable" à un rassemblement des principales instances du tourisme et du voyage dans une confédération, un format qu'il juge "très intelligent".
Interrogé par Tour Hebdo, le président du Snav fait suite à la diffusion d'un communiqué du Seto mardi soir, dans lequel le syndicat de tour-opérateurs confirmait avoir relancé des travaux de réflexion sur le sujet lors de son dernier séminaire en juin.
Même s'il considère que ce type de projet ne s'élabore pas par le truchement de communiqués, Jean-Pierre Mas confirme que le Snav et le Seto "discutent depuis longtemps d'une confédération", qu'il souhaite "large" afin de réunir "les instances concernées par les problématiques du voyage et du tourisme".
Selon lui, elle devrait inclure à ce titre des institutions comme la Fnam (Fédération nationale de l'aviation marchande) et l'Umih (Union des industries et des métiers de l'hôtellerie).
"Quand nos territoires et nos intérêts se recoupent, cela permet notamment de faire du lobbying", souligne Jean-Pierre Mas, qui se dit en parfait accord avec René-Marc Chikli, le président du Seto, sur la pertinence du modèle de confédération, un format qu'il dit défendre depuis "le congrès Selectour Afat de Malte" en 2010. "Dans une confédération, il n'y a pas d'ego à gérer", lâche-t-il.
Pas d'échéance pour la naissance d'une confédération
Le président du Snav s'étonne en revanche du "périmètre" du projet évoqué par le Seto dans son communiqué, "qui ne cite pas l'APST". Le Seto aurait par ailleurs évoqué lors de son séminaire la possibilité d'intégrer au périmètre d'une confédération l'"Udiv, que je croyais morte", commente Jean-Pierre Mas.
Thomas Cook, qui avait quitté le Snav avant de cofonder l'Udiv (Union des distributeurs du voyage) fin 2011 avec d'autres réseaux de distribution, dans le but de peser au sein d'une fédération du tourisme, vient d'annoncer son retour en tant qu'adhérent du Snav.
A toutes fins utiles, Jean-Pierre Mas rappelle que le Snav et le Seto sont "totalement compatibles" : "Nous ne sommes pas en conflit, le Seto a vocation à représenter des tour-opérateurs, tandis que le Snav représente 77% des immatriculés opérateurs de voyages, incluant aussi des problématiques de distribution, y compris les TMC [travel management companies, ndlr] et les OTA. L'objectif est d'atteindre 80% des immatriculés cette année, le rêve étant d'en représenter 100%".
"Nous ne sommes pas sur le même territoire", poursuit Jean-Pierre Mas, qui se refuse à fixer des échéances pour le lancement d'une confédération, précisant que les Journées des entrepreneurs du voyage du 16 au 18 novembre prochains, "qui concernent le périmètre des immatriculés, ne sont pas le lieu pour travailler sur ce dossier, même si on pourra l'évoquer".
Les dissensions qui ont eu cours lors des dernières tentatives de rassembler les instances du tourisme, à l'époque sous la forme d'une fédération, sont officiellement de l'histoire ancienne. Mais les deux syndicats Seto et Snav, sans oublier l'APST, n'ont pas fini de se jauger.
Il semble pourtant que l'intérêt d'un lobbying commun au niveau des instances nationales et bruxelloises l'emporte désormais sur les différends, dans l'optique de peser pour une évolution réglementaire favorable aux professionnels du secteur. Quitte à batailler en coulisses…
Virginie Dennemont