La compagnie de Laurent Magnin jongle au mieux avec la capacité et l’autonomie de ses avions long-courriers.
Dès le 1er juin, trois vols hebdomadaires de XL Airways relieront Roissy-CDG à Los Angeles, renforçant la position de la compagnie française sur la côte ouest américaine avec San Francisco, déjà desservie depuis 2012. Des vols combinés seront possibles.
En revanche, Las Vegas est sacrifiée, exigeant des mises en place coûteuses des équipages. "A notre échelle, nous devons rechercher la simplicité pour nous concentrer sur les axes majeurs, explique Luc Bereni, directeur commercial de XL Airways, qui transporte près de 1 million de passagers par an, et c’est pourquoi nous avons également supprimé l’escale à Mayotte des vols vers La Réunion, au profit de quelques liaisons non-stop de Paris fin juin et début septembre."
Sur le faisceau américain, XL Airways exploite ses deux A330-200 biclasses (21 + 343 sièges), dont l’autonomie permet d’atteindre la côte ouest. Plus longs mais avec moins de rayon d’action, les deux A330-300 (dont l’un loué à la portugaise HiFly l’été ou à la canadienne Air Transat l’hiver) sont dédiés à la côte est et desservent New York et Miami. Ils sont équipés de cabines monoclasses (388 ou 408 sièges).
Miami, avec trois vols hebdomadaires de juin à fin août, intéresse une clientèle familiale, parfois propriétaire d’appartements en Floride, mais le transporteur n’a pas réussi à pénétrer le marché de la croisière maritime. La desserte de New York, success story de XL Airways, est quotidienne en plein été, avec des vols doublés les samedis et dimanches.
Cette année, les vols ont démarré en avril et se termineront avec le marathon de New York et les vacances de la Toussaint, sans oublier d’autres vols programmés pendant les fêtes de fin d’année. "Le remplissage est de 80% avec une recette correcte", se félicite Luc Bereni.
Sur le marché transatlantique, la contribution des passagers américains est importante, d’environ un tiers. En France, la demande souffre un peu de la baisse de l’euro, compensée par la clientèle américaine qui bénéficie d’un dollar plus fort. XL Airways ne propose plus cette année les deux vols au départ de Marseille vers New York, mais envisage d’y revenir un jour.
Le grand amour entre XL et La Réunion
XL Airways n’a pas accroché avec la clientèle antillaise. La compagnie fait donc profil bas avec une desserte saisonnière de décembre à avril trois fois par semaine vers Pointe-à-Pitre comme vers Fort-de-France, bénéficiant ici des passagers embarquant ensuite sur les paquebots de croisière.
La République dominicaine reste, par ailleurs, une valeur sûre du fonds de commerce, avec des quotidiens de Paris et des vols de la province (Marseille, Lyon, Bordeaux, Toulouse, Nantes). A noter deux vols charters purs – c’est devenu rare – pour NG Travel et Karavel-Promovacances. Paris-Cancun, la ligne la plus ancienne, vit sa vie avec deux à trois hebdos non-stop appréciés d’une clientèle touristique fidèle au Mexique.
En revanche, contrairement aux Antilles, c’est le grand amour avec les Réunionnais, qui plébiscitent les trois vols hebdomadaires dont un via Lyon et deux via Marseille. Le remplissage atteint 90% et 25% des ventes sont réalisées sur l’île.
Côté moyen-courrier, les deux Boeing B737-800 sont basés d’avril à novembre en province, l’un à Lille pour le compte de Thomas Cook, Aquatour, etc., l’autre au Luxembourg, loué par Luxair. La desserte d’Ajaccio depuis Roissy-CDG et Lille est néanmoins poursuivie. L’hiver, les deux avions sont dédiés à l’incentive et à des dessertes comme le Cap-Vert pour Heliades, la Finlande pour Kuoni, les Canaries, etc.
Au global, XL Airways jongle en quête du meilleur équilibre…
Thierry Vigoureux