Les négociations sociales s’annoncent difficiles après les récentes décisions judiciaires et la hausse annoncée des tarifs des billets d’avion réservés au personnel.
Le tribunal de grande instance de Bobigny a botté en touche vendredi dernier et s’est déclaré incompétent pour le référé intenté par la direction d’Air France.
En clair, les pertes financières générées par le non-respect des accords Transform 2015 signés par les pilotes n’entrent pas dans les urgences judiciaires.
La même juridiction devra donc se prononcer sur le fond dans quelques semaines et sur le même sujet : permettre ou non l’arbitrage du président de la compagnie aérienne afin qu'il mette en œuvre unilatéralement les mesures signées. Air France, dans un communiqué, indique qu’elle souhaite, par ailleurs, avancer rapidement par la voie du dialogue social.
Les tarifs réservés au personnel, un sujet très sensible
Au même moment, la compagnie fait part d’une modification des tarifs réservés au personnel, les GP (gratuité partielle), un sujet très sensible qui concerne l’ensemble des salariés. La date de cette annonce semble peu judicieuse, intervenant avant un plan d’économies probablement plus drastiques prévues à la rentrée dans le cadre du plan Perform 2020.
L’augmentation des tarifs GP est provoquée par l'application de la PSC (Passenger Service Charge) ou taxe de sûreté, dont les billets GP étaient exemptés. Les hausses sont modulées : 18 euros supplémentaires sur chaque AR en France, 12 euros en Europe et 28 euros pour un long-courrier.
De source syndicale, 50% des employés n'auraient jamais pris de GP et 8% des salariés utiliseraient plus de deux billets par an. Ce sont essentiellement les navigants qui demeurent à 50% en province.
Au total, les tarifs GP représentent 700 000 billets par an pour les 64 000 salariés d'Air France. L’économie réalisée représente entre 15 et 20 millions d'euros, selon le DRH d'Air France, Xavier Broseta.
Thierry Vigoureux