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Tunisie : ce que prévoit l'état d'urgence


Publié le : 06.07.2015 I Dernière Mise à jour : 02.01.2018
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I Crédit photo Le président tunisien a décrété l'état d'urgence samedi 4 juin, huit jours après l'attentat de Sousse. ©DR

Le président tunisien a rétabli l'état d'urgence samedi, une mesure qui fait suite à l'attaque qui a fait 38 morts à Sousse le 26 juin dernier. Voici ce que cela implique.

Huit jours après l'attentat jihadiste qui a fait 38 morts sur une plage de Sousse, le président Béji Caïd Essebsi a proclamé samedi l'état d'urgence "sur tout le territoire tunisien pour trente jours", période susceptible d'être renouvelée.

Une mesure d'exception décidée "au vu des dangers qui menacent le pays", a ajouté le chef de l'Etat, en avertissant : "Si les événements de Sousse se répètent, l'Etat va s'effondrer".

L'état d'urgence accorde des pouvoirs d'exception aux forces de l'ordre. Il autorise notamment les autorités à interdire les grèves et les réunions "de nature à provoquer ou entretenir le désordre", à fermer provisoirement "salles de spectacles et débits de boissons" ainsi qu'à "prendre toutes mesures pour assurer le contrôle de la presse et des publications".

Le ministre de l'Intérieur Mohamed Najem Gharsalli a affirmé à la radio privée Shems FM qu'il contribuait "à sécuriser la Tunisie et à diffuser […] un sentiment de sécurité".

Il s'agit d'"une décision salutaire qui doit être confortée par une adhésion populaire", a réagi le quotidien francophone La Presse. Mais le quotidien arabophone Al Maghreb s'interrogeait sur les possibles conséquences pour les libertés en se demandant en une : "La guerre… contre les sit-in, les grèves, la presse et la culture ?!"

Le MAE français n'a pas modifié ses recommandations

Le fait que le président ait commencé son discours à la nation de la veille par une évocation des grèves et mouvements sociaux a été abondamment commenté.

"Il y a vraiment une crainte que décréter l'état d'urgence puisse s'accompagner d'une criminalisation des mobilisations sociales", estime Hamza Meddeb, chercheur invité du Centre Carnegie du Moyen-Orient. "Il y a un malaise social dans le pays et, face à cela, on décrète l'état d'urgence. Il y a des risques que ses implications soient utilisées pour réprimer les revendications sociales."

Grèves et sit-in se multiplient depuis la révolution de 2011, le chômage et la misère qui étaient à l'origine du soulèvement affectant toujours un pays où plus de 30% des jeunes diplômés sont sans emploi.

Ainsi, dans le bassin minier du centre du pays, les sites producteurs de phosphate ont récemment été paralysés pendant près de deux mois.

Hamza Meddeb doute par ailleurs de l'efficacité de l'état d'urgence car "le problème en Tunisie, c'est l'absence d'une stratégie nationale de lutte contre le terrorisme qui mettrait en place une véritable collecte des renseignements, un contrôle des sites sensibles".

Sur son site Internet, dans la rubrique Conseils aux voyageurs, le ministère des Affaires étrangères français a ajouté le commentaire suivant le 30 juin dernier : "Il est vivement recommandé aux ressortissants français d’être particulièrement vigilants", sans modifier les niveaux d'alerte par couleur déjà en vigueur pour le pays avant l'attentat de Sousse (voir la carte).

Le Quai d'Orsay insiste par ailleurs pour que les voyageurs français s'inscrivent au service "Fil Ariane" avant tout départ à l'étranger, afin qu'ils soient rapidement localisés en cas de problème sur place. 

V.D. avec AFP

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