Des marins de la Scop SeaFrance, qui exploite MyFerryLink, bloquent Eurotunnel et donc le trafic des Eurostar, et le port de Calais, selon l'AFP.
Ces actions font suite au refus lundi du tribunal de commerce de Boulogne-sur-mer d'accorder un délai supplémentaire à la Scop, alors que les contrats d'affrètement de leur navires prennent fin mercredi soir.
Après avoir enflammé des pneus sur les voies, à environ 300 mètres de l'entrée du tunnel, des marins, qui sont environ une trentaine, ont entassé des plaques de béton sur les rails. Une vingtaine de gendarmes mobiles se sont rendus sur place, ainsi que des pompiers qui tentaient d'éteindre les incendies allumés par les marins. Le trafic des trains Eurostar est de fait bloqué.
Les marins ont par ailleurs entamé une opération escargot sur l'A16 en direction du port de Loon-plage, où accostent les bateaux de la compagnie DFDS, qu'ils souhaitaient bloquer. La compagnie danoise doit reprendre quelque 200 employés sur 600 de MyFerryLink, à la faveur d'un contrat de location de deux de ses trois navires (Rodin et Berlioz).
"Nous étions 350 personnes à l'assemblée générale. On va maintenant à Loon-plage, bloquer DFDS en opération escargot sur l'autoroute", avait prévenu lors d'un point presse Eric Vercoutre, le secrétaire général du Syndicat Maritime Nord, ultra majoritaire au sein de la société coopérative SeaFrance, qui exploite MyFerryLink. "Tant qu'on aura cette mobilisation, on fera des actions (...) tant que les gens seront mobilisés, on fera des actions pour essayer de faire bouger le gouvernement et faire changer la situation", a-t-il ajouté.
Le port également bloqué
Les marins bloquent aussi le port de Calais et notamment les navires de P&O Ferries, les obligeant à opérer des traversées entre Douvres et Boulogne-sur-Mer. Helen Deeble, DG de P&O Ferries, a déclaré : "Nos passagers sont involontairement impliqués au coeur d’une bataille initiée par Eurotunnel, qui a vendu ses ferries à une compagnie concurrente sans préserver les emplois concernés. Le résultat: des milliers de vacanciers et des routiers bloqués sans solution et équipements adaptés. Le personnel portuaire de P&O Ferries fait toutefois au mieux afin de distribuer nourriture et eau". Et d’ajouter : "P&O Ferries emploie, à elle seule, des milliers de personnes des deux côtés de la Manche et cette grève, dommageable et dangereuse, est en train de mettre en péril des milliers d’emplois".
Avec AFP