La correspondante de Tour Hebdo à Athènes fait le point sur l'impact sur les touristes de la mise en place du contrôle des capitaux.
Le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, a annoncé dimanche soir le contrôle des capitaux et la fermeture des banques jusqu'au 7 juillet, après la tenue du référendum portant sur la dernière proposition faite par les créanciers à la Grèce. Les touristes qui se rendent en Grèce ces jours-ci sont-ils concernés par ces mesures et doivent-ils prendre des précautions ?
Huit ambassades étrangères (États-Unis, Allemagne, Grande-Bretagne, Pays-Bas, Belgique, Finlande, Pologne, Suède) ont déjà émis des recommandations aux ressortissants de leur pays qui se rendent en Grèce ces jours-ci. Les ministères des Affaires étrangères appellent notamment les touristes à se munir de sommes importantes en liquide.
Dimanche soir, après l’annonce du référendum portant sur les mesures proposées par les créanciers à la Grèce, et surtout après la décision d’un contrôle des capitaux dans le pays, de nombreux distributeurs étaient vides. Mais, lundi, le gouvernement grec a réuni tous les ambassadeurs étrangers pour les rassurer. Les mesures de contrôle de capitaux ne s’appliqueront pas aux visiteurs munis de carte bancaire étrangère, a confirmé le gouvernement grec. “Les mesures de limitation des retraits bancaires ne concernent pas les personnes munies de cartes bancaires étrangères qui veulent tirer de l’argent aux guichets”, précise le ministère de l’Economie et du Tourisme.
Cependant, comme l’attestaient les médias grecs, l’inquiétude du milieu pouvait se faire ressentir lundi, notamment dans les îles, où les transactions se font souvent en liquide et où les hôteliers étaient préoccupés pour assurer le paiement de leurs fournisseurs. Du côté du Snav, on recommande "aux touristes se rendant en Grèce de se munir d’un montant d’euros en liquide correspondant à leurs besoins pendant la durée de leur séjour", craignant "des délais d’attente importants (...) aux distributeurs automatiques de liquide dans le pays".
"La vie des touristes ne sera pas perturbée"
Les transports ne devraient pas être perturbés pendant toute cette période. Les liaisons maritimes seront assurés normalement. Les transports en commun seront même gratuits à Athènes. "Il y a assez d'essence pour assurer le fonctionnement des services, la vie des touristes dans les centres urbains, en périphérie ou dans les îles ne sera pas perturbée", a assuré le ministère de l'Economie, de la Marine et du Tourisme dans un communiqué.
Andreas Andreadis, le président de la Confédération grecque du Tourisme (SETE), s’est déjà entretenu avec plusieurs tours-opérateurs étrangers pour les informer de la situation. “Il faut que règne le sentiment de sécurité et de calme pendant cette période touristique”, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse. Par ailleurs, le SETE reste sur ses positions quant aux négociations avec les créanciers et estime qu’une TVA de 23% sur l’hôtellerie “serait catastrophique, étant donné que nos concurrents directs ont des TVA entre 8 et 10%”.
A Chypre où le contrôle des capitaux avait été également mis en place en 2013, le tourisme n’avait pas été affecté, constate dans le quotidien “Naftemboriki” Ioanna Chatzikostis, la directrice marketing de l’office de tourisme chypriote : “quand les banques ont fermé pendant dix jours, et qu’avait été mis en place un contrôle des capitaux, les touristes n’avaient pas eu de problème en particulier”. Le paiement par carte bancaire était autorisé, ils pouvaient retirer jusqu’à 300 euros par jour et il n’y avait aucune pénurie d’essence ou quelconque autre produit.
Marina Rafenberg, à Athènes