C'est à l'hôtel Riu Imperial Marhaba 5*, à Port El Kantaoui, que l'attentat a eu lieu cet après-midi.
Actualisé à 19h40
Trent-sept personnes, dont plusieurs touristes étrangers dont le nombre n'a pour l'instant pas été confirmé, ont été tuées au cours d'un attentat terroriste cet après-midi dans un hôtel 5* à 2 km de port El Kantaoui : il s'agit de l'hôtel Riu Imperial Marhaba 5*, un hôtel de 269 chambres.
"L'Hôtel Riu Imperial Marhaba à Port El Kantaoui, en Tunisie, a été affecté par l'attaque qui a eu lieu ce matin à la plage de l'hôtel", a confirmé le groupe hôtelier cet après-midi. "Nous voulons apporter nos sincères condoléances aux victimes et leurs familles, en attendant d'en savoir plus à ce sujet", a-t-il ajouté.
Le bilan est passé à "37 morts et parmi eux figurent des touristes", a déclaré le porte-parole du ministère de l'Intérieur tunisien, Mohamed Ali Aroui, sans pouvoir fournir de précision sur leur nationalités. A l'heure où nous bouclons, le ministère des Affaires Etrangères français n'était pas non plus en mesure de communiquer un bilan officiel, ni de confirmer sil y a ou non des Français parmi les victimes.
Les tour-opérateurs membres du Seto sont entrés immédiatement en cellule de crise, et ont une conférence-call prévue à 17h. Du côté de l'office national du tourisme tunisien, il n'y a pour l'instant aucune communication officielle. Sur le marché belge, le TO Jetair a décidé de rappatrier ses clients et d'annuler tous ses vols. Il faudra attendre encore quelques heures pour savoir quelles décisions seront prises sur le marché français.
L'assaillant est arrivé par la plage, comme pour se baigner
Selon Salwa Gadri, commissaire au tourisme de Sousse, l'assaillant était un jeune homme. Il est arrivé par la plage, en maillot et en t-shirt, comme pour se baigner. Puis il a sorti l'arme de son sac et a commencé à tirer : sur la plage, puis autour de la piscine et jusque dans la réception. L'attaque a, selon Salwa Gadri, duré 20 à 25 minutes. L'auteur s'est ensuite enfui, avant d'être retrouvé par les forces de l'ordre, qui l'ont abattu.
L'auteur présumé de l'attentat sanglant de vendredi dans un hôtel près de Sousse est un étudiant tunisien inconnu de la police qui avait caché son arme dans un parasol, a indiqué vendredi le secrétaire d'Etat aux affaires sécuritaires, Rafik Chelly, cité par l'AFP.
L'hôtel Marhaba, situé dans la zone touristique de Port el Kantaoui, appartient à la famille Driss, l'une des principales familles du tourisme, dans cette région. Il est exploité par la chaîne espagnole RIU, et accueille principalement des touristes anglais, ainsi que des Allemands et des Belges. Les victimes sont en cours d'identification.
Une saison estivale en suspens
L'an dernier, un kamikaze s'était fait exploser sur une plage de Sousse, sans faire de victimes. Il y a un peu plus de trois mois, le 18 mars, un attentat sanglant contre le musée du Bardo à Tunis, revendiqué par le groupe jihadiste Etat islamique (EI), avait fait 22 morts, 21 touristes et un policier tunisien.
Après cet attentat, le secteur du tourisme a enregistré en avril de très mauvais résultats, avec un recul sur un an de 25,7% du nombre de touristes et de 26,3% des recettes touristiques en devises, alors que l'industrie touristique tunisienne est déjà à la peine depuis la Révolution.
Concernant juillet et août, les réservations pour la Tunisie affichaient déjà à fin mai un fort retard en termes de réservations pour l'été, à -37,7% comparé à mai 2014, selon des chiffres du Seto.
Et au cours de la saison Hiver (entre novembre 2014 et avril 2015) les voyages à forfait en direction du pays avaient déjà enregistré une baisse de 27%, et les vols secs un retrait de 35,7%.
Jean-Pierre Mas "atterré"
Toutes les dernières enquêtes d'opinion montrent que les Français sont cette année encore plus sensibles au risque terroriste au moment de choisir leur destination : cet attentat à Sousse risque bien, malheureusement, de condamner la saison estivale cette année encore. Pour mémoire, le tourisme représente 7% du PIB tunisien, et 400 000 emplois.
"Nous sommes atterrés par cet acte terroriste très ciblé, qui visait spécifiquement des touristes", a réagi Jean-Pierre Mas, président du Snav. "Chaque fois que le terrorisme avance, le tourisme recule et quand le tourisme recule, la liberté recule aussi", a-t-il ajouté, évoquant une situation "catastrophique" pour le pays, "alors qu'on sentait que la destination repartait".
C.R., avec Elodie Auffray à Tunis, et AFP