
Le GDS veut anticiper les comportements des voyageurs de demain pour aider les acteurs du tourisme à mieux répondre à leurs attentes.
Etes-vous plutôt un voyageur culturel ou social ? Ethique ou en quête de luxe ? Pour le savoir, il suffit de faire le test proposé par Amadeus (ici) à la suite de l’étude "Future Travellers Tribes" réalisée en partenariat avec les chercheurs de The Future Foundation et les analystes de Frost & Sullivan.
Le GDS tente ainsi d’imaginer quels seront les attentes et comportements des voyageurs sur les quinze prochaines années. Il en ressort six profils, que nous avons classés du plus fréquent au moins fréquent sur le marché français.
- Les puristes de la culture : ils veulent avant tout s’immerger dans une culture étrangère et privilégient l’authenticité au confort.
- Les voyageurs recherchant la simplicité : ils souhaitent des offres packagées, un encadrement et l’assurance que tout se déroulera comme prévu.
- Les voyageurs par obligation : ils sont en déplacement par obligation professionnelle ou familiale et recherchent avant tout des solutions leur permettant de se faire plaisir malgré leurs contraintes de temps. Intéressant, ils sont souvent prêts à payer pour optimiser ce temps.
- Les voyageurs récompense : en quête de luxe et d’exclusivité, ils veulent vivre une expérience unique qu’ils considèrent particulièrement méritée au vu de l’énergie qu’ils consacrent à leur activité professionnelle.
- Les chercheurs de capital social : ils organisent leurs vacances en se fiant à l’avis d’autres voyageurs et accordent beaucoup d’importance au fait de partager leur expérience en ligne. Il s’agit souvent des voyageurs les plus jeunes.
- Les voyageurs éthiques : leurs considérations morales les guident dans l’élaboration de leurs voyages, par exemple en cherchant à réduire leur empreinte énergétique ou en améliorant la vie des autres (volontariat, activités qui aident au développement des communautés…).
Des disparités selon les pays
Il est intéressant de noter qu’il existe de fortes disparités d’un marché à l’autre. "Aux Etats-Unis, les deux principaux profils sont les voyageurs récompense et ceux en quête de simplicité. En Allemagne, les voyageurs éthiques sont très nombreux, bien plus qu’en France", précise Patricia Simillon, responsable marketing de la branche Airline IT d’Amadeus France.
Evidemment, les frontières sont perméables et selon la période un voyageur naviguera d’un profil à un autre. Par exemple, une personne au profil plutôt éthique pourra être en recherche de simplicité car bien trop fatiguée par sa vie professionnelle pour ne pas avoir envie qu’on s’occupe de tout à sa place !
S’il est amusant de faire le test pour découvrir son profil, l’intérêt de l’étude réside surtout dans la connaissance des différentes attentes des voyageurs afin que les opérateurs touristiques puissent leur offrir une expérience enrichissante selon leur profil.
Personnalisation
Les voyageurs seront deux fois plus nombreux en 2030 mais aussi plus exigeants, connectés (80% à 90% de la population) et en quête d’une forte personnalisation de leur voyage. Au lieu d’en avoir peur, Georges Rudas, président d’Amadeus France, considère qu’il y a là "de véritables opportunités à saisir pour les acteurs de l’industrie touristique". Ce serait même dans le segment du "bleisure", entre le business et les loisirs, que les possibilités de développement seraient les plus nombreuses.
Patricia Simillon en est persuadée : "Hier, j’avais deux heures à Paris entre deux rendez-vous professionnels, j’aurais aimé avoir un outil qui me géolocalise et me propose les différentes expositions dans les environs tout en m’indiquant l’attente respective pour y entrer".
Amadeus souligne ainsi l’intérêt que les acteurs du tourisme ont à utiliser le "big data" pour cibler les attentes de leurs clients. "Aujourd’hui, on est ravi lorsque l’on reçoit une offre de vente privée qui correspond à un achat dont on avait envie. On ne le ressent alors pas comme une intrusion et on ne cherche plus à savoir comment cette information a été obtenue. Les voyageurs ne privilégient plus l’anonymat mais la personnalisation comme ils apprécient d’être appelés par leur nom par le personnel d’un hôtel", conclut Georges Rudas.
Le rapport complet est disponible sur une page dédiée à l’étude.
Florence Brunel