
Air France-KLM, IAG, Lufthansa, Ryanair et easyJet ont rencontré la commissaire européenne aux Transports.
Les loups peuvent aussi intervenir en meute… Il est peu courant de voir assis à une même table Alexandre de Juniac (Air France-KLM), Carolyn McCall (easyJet), Willie Walsh (IAG), Carsten Spohr (groupe Lufthansa) et Michael O'Leary (Ryanair) ! Ils ont pourtant fait face ensemble à la commissaire européenne aux Transports, Violeta Bulc. Ces cinq patrons représentent douze compagnies aériennes (et 420 millions de passagers), les plus importantes d’Europe.
Leur objectif : travailler ensemble à la promotion d'un nouveau modèle stratégique européen pour le transport aérien, "qui permettra de soutenir la croissance et de créer des emplois dans toute l'Europe, de renforcer le secteur et de proposer aux passagers des tarifs plus avantageux et une offre plus diversifiée", assurent-ils dans un communiqué.
Réunis à Bruxelles, les cinq ont défini pour cela un programme commun dont il ressort quatre points principaux :
1. Développer une nouvelle stratégie européenne pour le transport aérien, avec un plan prévoyant un cadre réglementaire simple et efficace, qui devrait permettre aux compagnies aériennes européennes de gagner en compétitivité, soutenir la croissance et créer des emplois grâce à l' innovation, défendre les intérêts des consommateurs et accroître l'efficacité pour réduire les coûts.
2. Réduire les coûts des aéroports en faisant en sorte que les situations de monopole fassent l'objet d'une réglementation efficace, que les passagers bénéficient pleinement des recettes commerciales qu'ils génèrent dans les aéroports, et que les frais de sûreté soient utilisés efficacement. À cette fin, l'une des solutions serait de réformer la directive sur les redevances aéroportuaires.
3. Mettre en place un espace aérien fiable et efficace en réduisant les coûts des prestations de contrôle du trafic aérien, repenser la stratégie du Ciel unique européen en se concentrant sur l'utilisation des nouvelles technologies pour gagner en efficacité, et utiliser le programme de financement SESAR pour respecter le cadre réglementaire du Ciel unique.
4. Soutenir l'activité économique et la création d'emplois en mettant en place un cadre réglementaire adapté, en supprimant les redevances passagers et les taxes environnementales abusives.
Les cinq Pdg se félicitent de leurs rapprochements : "Les compagnies aériennes européennes forment le secteur le plus compétitif de l'aviation civile, leur grande diversité soutenant la concurrence et offrant un grand choix aux consommateurs. C'est la première fois que nous mettons de côté nos luttes concurrentielles pour souligner l'importance d'une nouvelle stratégie européenne pour le transport aérien." Un avertissement sans frais pour la Commission européenne qui doit rendre sa copie à l’automne.
T.V.