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En direct de Tunis : l’opération vérité des professionnels français pour relancer les ventes


Publié le : 15.06.2015 I Dernière Mise à jour : 02.01.2018
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I Crédit photo La rencontre entre les professionnels du tourisme français et les autorités touristiques tunisiennes se préparait depuis deux mois, à l'initiative du Snav et du Seto ©VD

Une délégation d’une quinzaine de dirigeants, TO et agents de voyages, a interpellé sans langue de bois la ministre du Tourisme, Selma Elloumi-Rekik, à Tunis.

La rencontre a eu lieu en fin de matinée, au siège du ministère du Tourisme, place de la Révolution à Tunis, à l’initiative du Snav et du Seto. La ministre du Tourisme tunisienne, Selma Elloumi-Rekik, s’est prêtée au jeu des questions-réponses face à une quinzaine de professionnels du tourisme français, en présence de René-Marc Chikli et Jean-Pierre Mas, les présidents du Seto et du Snav, qui ont joué les modérateurs.

Le début de réunion convenu a vite laissé la place à des échanges vifs, que les participants ont voulu "constructifs", même si certaines vérités, énoncées sans langue de bois du côté français, ne sont pas toujours agréables à entendre, notamment sur les questions essentielles de la propreté des villes, sites touristiques et plages, et sur la qualité des prestations hôtelières et du service, faute de moyens.

Les TO alertent sur l'état des plages

Jean-François Rial (Voyageurs du Monde) a, comme à son habitude, pris le parti de l’argument "rentre dedans". De concert avec Jean-Pierre Nadir (Easyvoyage), il a alerté sur l’état des plages, notamment d’Hammamet, où il venait de passer quelques jours, et de la "sublime" médina de Tunis. Le Pdg d’Easyvoyage suggère de proposer comme projet aux Tunisiens de "créer un pays sécure et propre", un moyen de "mobiliser la population" autour d’un cap fédérateur. Sur ce sujet, Jean-François Rial a intimé les hôteliers à se prendre en charge et "à ne pas attendre que l’Etat agisse".

Jean-François Rial assure qu’il faut "sortir du logiciel de pensée habituel" : "Les Européens ne veulent plus aller dans les pays musulmans ; les efforts doivent être faits pour les rassurer", en changeant "la logique de la communication". Il pense qu’il faudrait "expliquer ce qu’est l’islam", tant le sujet ne se cantonne pas à la question touristique.

"Les vendeurs doivent retrouver confiance"

Dominique Beljanski, la présidente de Selectour Afat, a rappelé que le réseau compte "4 000 vendeurs qui n’osent plus vendre la Tunisie, car les retours sont négatifs dans deux cas sur trois. Les conseils, ce sont les vendeurs qui les donnent, il faut qu’ils retrouvent confiance vers un pays nettoyé, modernisé…" a-t-elle plaidé.

Pour sa part, Raouf Benslimane, le patron de Thalasso n°1, "l’enfant du pays", fort des sons de cloche de part et d’autre de la Méditerranée, a souligné que l’on peut "tordre les arguments dans tous les sens, il faut régler l’urgence, à savoir la propreté". Il a déploré un manque d’organisation au niveau des autorités touristiques, entre la représentation parisienne et Tunis.

De façon plus générale, il a déclaré : "Avant, il y avait l’excuse d’un gouvernement de transition, aujourd’hui il faudrait savoir quelle est la stratégie pour le développement du tourisme". "Les résultats doivent se voir rapidement, a-t-il ajouté, car nous avons une obligation de transparence vis-à-vis de nos clients".

Folco Aloisi (Promovacances) juge qu’il est "illusoire de vouloir reconstruire le tourisme tunisien sur des bases qui ne soient pas saines : la meilleure pub que l’on puisse faire sur la Tunisie, c’est à travers son produit. Le client compare". Il s’inquiète à ce titre que la destination puisse "sortir du marché". Martine Granier, qui dirige la division Voyage de Vente Privée, qui propose aux marques de travailler leur notoriété, suggère que la destination envisage de faire du "destination branding", en créant des valeurs pour la "marque Tunisie".

Le marché français en baisse de 20%

Trois mois après l’attaque du musée du Bardo (où étaient conviés les professionnels français pour une visite cet après-midi), la ministre du Tourisme, en fonction depuis quatre mois, a pris les critiques et recommandations, même pressantes, avec calme, et assuré que les mesures ont été prises pour nettoyer les sites, permettre aux hôteliers de rénover leurs installations, et lancer des programmes de formation pour améliorer le service et l’accueil.

Elle a mis l’accent sur les mesures d’urgence, mais aussi la nécessité d’agir de façon structurelle et en profondeur, en créant un fonds d’investissement pour les hôteliers, et en accordant des droits de trafic aux compagnies aériennes au coup par coup, en attendant l’instauration du ciel unique… sans évoquer de budget ni d’échéance dans ces différents domaines.

Dans l’immédiat, elle déplore une baisse de l’ordre de 20% du marché français par rapport à la même période l’an dernier, mais fait le pari des ventes de dernière minute pour l’été.

Virginie Dennemont, à Tunis

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