A l’occasion d'un workshop, Tour Hebdo a fait le point sur le Mexique avec Jesus C. Meneses, directeur de l’OT en France depuis sept mois.
Tour Hebdo : Quel message avez-vous voulu faire passer aux agents de voyages invités au workshop du 28 mai dernier ?
Jesus C. Meneses : Les 234 professionnels du tourisme ayant répondu présents ont pu échanger avec nos 16 exposants et nous avons insisté sur la diversité de la destination, qui peut convenir à une clientèle très large et aux familles dont les membres ont chacun des aspirations différentes. Notre challenge consiste à faire découvrir aux agents de voyages des choses qu’ils ne connaissent pas encore – le pays est tellement grand – afin qu’ils en parlent à leurs clients.
Quels sites voulez-vous leur faire découvrir ?
Par exemple, nous leur recommandons le site Calakmul, dans l’Etat de Campeche, qui a été classé l’an dernier au Patrimoine mondial culturel et naturel par l’Unesco. Depuis la deuxième pyramide, la vue sur la jungle environnante est époustouflante. Nous leur conseillons aussi des combinés Zacatecas-Aguascalientes dans le centre du pays. La première est le nouveau centre artistique du Mexique et la deuxième vaut le détour pour son festival de "calaveras" qui montre la conception très particulière que nous avons de la mort. Le rôle de l’agent de voyages reste très important en France, beaucoup plus que pour des marchés comme les Etats-Unis.
Le site de Calakmul, dans l'Etat de Campeche, a été classé l'an dernier au Patrimoine mondial par l'Unesco.
Le Mexique a reçu 214 000 touristes français en 2014. Etes-vous satisfait de ce chiffre ?
Nous sommes contents car cela représente une augmentation de 7% par rapport à 2013. Je suis toutefois persuadé que nous pouvons faire beaucoup mieux car il existe une véritable histoire d’amour entre la France et le Mexique. Nous n’avons pas encore retrouvé les niveaux d’avant la crise sanitaire de 2009 mais les professionnels sur place m’ont fait part de leur impression d’un retour en force des Français. La France est aujourd’hui le septième marché émetteur au Mexique et elle a la capacité de récupérer la cinquième place qu’elle occupait avant 2009, voire de faire mieux en plaçant le Mexique comme destination préférée en Amérique latine.
N’avez-vous pas peur que les problèmes de sécurité, notamment les récentes violences dans l’Etat de Jalisco, ne dissuadent les touristes ?
Nous avons reçu 29 millions de touristes l’an dernier, une année record, et je ne pense pas que 29 millions de personnes puissent se tromper ! Par ailleurs, le pays est assez grand, quasiment autant que l’Europe, pour qu’ils puissent aller là où ils se sentent en sécurité. Les premiers chiffres d’avril et mai sont bons, y compris pour le marché français, et nous n’avons constaté aucune incidence des derniers événements sur la fréquentation touristique. D’ailleurs, lors du workshop, aucun agent de voyages ne nous a interrogés sur les conditions de sécurité.
Les Français sont-ils des touristes différents des autres marchés ?
Ce sont des voyageurs qui aiment beaucoup l’aspect culturel et des amoureux de l’archéologie. Avec 40 000 sites dont 200 ouverts au public, ils sont servis. Au Chiapas, où la richesse historique est immense, le premier marché, c’est la France, suivie par l’Italie. Les Français aiment aussi la plage et la fiesta alors notre destination leur convient parfaitement. Mais ils représentent les voyageurs les plus exigeants d’Europe. Par exemple, ils attendent souvent qu’on leur parle en français. Cela fait donc partie de mon travail de sensibiliser les prestataires touristiques mexicains à l’importance d’apprendre le français.
Avez-vous prévu d’autres actions de communication auprès du segment BtoB ?
Oui, nous aimerions inviter des TO français spécialistes du tourisme d’aventure au salon Atmex, qui se tiendra du 26 au 29 août à Palenque, une ville extrêmement riche en vestiges archéologiques, dans l’Etat du Chiapas. De la même manière, nous aurons certainement des places pour un éductour début 2016 à l’occasion du prochain Tianguis, l’équivalent mexicain de l'IFTM-Top Resa, qui se tiendra à Guadalajara, dans l’Etat de Jalisco. Ce sera particulièrement intéressant d’y venir car le Jalisco est certainement l’Etat le plus mexicain de tous : il s’agit du lieu de naissance des Mariachis et de la tequila ! La condition pour être invité est de vouloir développer sa production au Mexique et de ne pas avoir été accueilli gratuitement depuis au moins dix ans.
Comment travaillez-vous votre notoriété BtoC ?
Nous avons aussi prévu des actions pour accroître notre visibilité auprès grand public. D’abord à travers le festival culinaire Que Gusto, du 13 au 27 juin, qui mettra à l’honneur les bouchées apéritives "botanas" dans les restaurants mexicains de Paris. Puis du 4 au 22 juillet 2015, la destination présentera une exposition au dôme de la Villette pour mettre en valeur les atouts mexicains à travers un maximum de technologies. Ce sera notamment l’occasion de découvrir la destination en réalité augmentée grâce aux fameux Oculus Rift.
Propos recueillis par Florence Brunel