Tirant les leçons du crash délibéré d'Andreas Lubitz avec 150 personnes à bord, Lufthansa mais aussi Emirates et Air France surveillent mieux la santé psychologique de leurs pilotes.
Lufthansa pourrait introduire des examens médicaux surprise pour ses pilotes, en vue de déceler une prise de médicaments régulière de type anti-dépresseurs, selon Carsten Spohr, Pdg de Lufthansa, répondant à une interview du journal Frankfurter Allgemeine Zeitung.
Le patron de la maison mère de la compagnie Germanwings dont un avion s'est écrasé fin mars à la suite du suicide du copilote en dépression, proposerait que des contrôles comparables, du moins par leur caractère non annoncé, aux tests de dopage effectués sur les sportifs de haut niveau.
Un biologiste nous indique toutefois que le protocole n’est pas évident si on ne sait pas quelle substance l'on recherche. Le cas de l’alcool est simple car cela ne concerne qu’une seule molécule.
Dans d’autres compagnies aériennes, des mesures sont prises pour mieux cerner l’état psychologique des navigants. Chez Emirates, un pilote qui se présente aux services opérations avant de partir en rotation, doit badger comme partout dans les compagnies pour indiquer qu’il se présente pour le vol.
Pilote licencié pour faute grave au 2e mensonge
Il doit aussi répondre sur un écran tactile à un questionnaire lui demandant s’il n’est pas fatigué, s’il n’a pas consommé d’alcool ou de médicament, s’il n’est pas victime de stress particulier, etc. Il peut subir éventuellement une contre visite médicale pour vérifier ses dires.
Il sera toléré qu’il mente ou se trompe une fois. A la deuxième, il quittera la compagnie, immédiatement licencié pour faute grave.
A Air France, l’après Germanwings est également pris en compte. Un incident récent, lors d’un vol en Afrique, a mis en cause la vigilance de l’équipage de trois pilotes. Cela a entrainé les mesures classiques d’abord de maintien au sol des pilotes, puis leur réentrainement en simulateur avant d’être contrôlés en vol par des instructeurs.
Mais, en plus, ils ont été priés de repasser une visite médicale au cas où l’incident serait lié à une incapacité physique. Normalement, la visite est annuelle ou biannuelle pour les plus de 60 ans.
Thierry Vigoureux