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Peine de mort pour Serge Atlaoui : quel impact pour les TO sur l'Indonésie ?


Publié le : 06.05.2015 I Dernière Mise à jour : 06.05.2015
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Avec sa population à majorité hindouiste, Bali devrait être davantage épargnée que les autres îles d'Indonésie. ©DR I Crédit photo

Mauvaise image de la destination et appel au boycott peuvent avoir des conséquences négatives sur les ventes en 2015. 

Depuis quelques semaines, l’Indonésie est placée sur le devant de la scène en raison de l’affaire Serge Atlaoui, ce Français condamné à mort pour trafic de drogue. Le pays montre ainsi un visage très dur, huit autres accusés ayant été exécutés le 29 avril : deux Australiens, un Brésilien, quatre Africains et un Indonésien. La prochaine audience de la cour administrative de Jakarta est fixée au 7 mai pour étudier le recours du Français, le président indonésien, Joko Widodo, ayant rejeté sa demande de grâce.

Plusieurs appels au boycott ont été lancés, le président de la République française, François Hollande, menaçant lui-même le pays d’éventuelles conséquences en cas d’exécution. Quel peut être de fait l’impact sur les ventes de voyages vers ce pays qui attirait près de 200 000 Français en 2013 ? Sur le forum Selectour Afat, une agence aurait ainsi témoigné avoir refusé de vendre la destination et proposé des solutions alternatives à un client, par solidarité.

Le Snav et le Seto avaient d’ailleurs envoyé une lettre conjointe le 24 avril pour demander la grâce de Serge Atlaoui et s’inquiéter "quant à l'incidence sur le marché touristique de l'application de la peine de mort en Indonésie". Les présidents des deux structures, Jean-Pierre Mas et René-Marc Chikli, craignaient que "l'image de l’Indonésie s'en trouve très fortement dégradée", car ce pays "était perçu jusqu’alors comme une démocratie très accueillante et très attractive, avec un potentiel touristique en plein essor".

Un effet encore peu lisible de l’affaire sur les ventes

Chez Asia, le leader sur la destination, Guillaume Linton, directeur commercial et marketing, reste prudent. "C’est encore un peu tôt pour voir l’impact de cet événement. Cela ne va pas aider, mais l’année 2015 n’était déjà pas une bonne année pour l’Indonésie car les Français sont frileux sur la destination, même si Bali reste l’exception." La faute sans doute au fait que l’Indonésie soit le premier pays musulman au monde, ayant figuré de facto parmi les 41 pays où les Français devaient être très vigilants selon la liste diffusée en septembre dernier par le ministère des Affaires étrangères.

Guillaume Linton est en outre peu favorable au boycott. "Plutôt que de faire passer un message négatif, je suis pour une action de lobbying auprès des autorités indonésiennes afin d'infléchir leur position dans cette affaire. Un boycott ne touchera pas le gouvernement mais les populations locales qui vivent du tourisme. J’espère que les Français sauront faire la part des choses." Depuis plusieurs saisons, le spécialiste de l’Asie pousse en effet des voyages au cœur de communautés villageoises à Sumatra, Java, Bali et Sumba.

L’impact est également "peu lisible" chez Visiteurs. "Cette destination de cœur chez Visiteurs ne caracole pas en tête des ventes de nos circuits et ne figure même plus dans le top 15", regrette Patrice Arezina, le directeur des ventes. "Malheureusement, nous n’y faisons plus assez de volume alors que d’autres destinations asiatiques surperforment, comme le Japon, la Birmanie, le Vietnam…"

"L’Indonésie, c’est une catastrophe dans les ventes mais la tendance n’a pas évolué depuis avant la liste du MAE. Il est donc difficile de savoir si c’est le fait que l'Indonésie soit un pays musulman, un effet de la désintermédiation…" confie Catriona Dempster, directrice de marchés chez Travel Lab (ex-Kuoni France).

Une destination en zone dollar

Vacances Transat ne semble pour sa part pas observer "de désaffection à la suite de la médiatisation de l’affaire Atlaoui", précise une porte-parole de Transat France. Avec 260 pax en 2014, la tendance est plutôt bonne, voire en nette augmentation en 2015, en raison de groupes réalisés cet hiver. "Les réservations individuelles sont constantes", ajoute-t-elle.

Autre effet négatif pour l'Indonésie en 2015, plusieurs voyagistes, dont Fram, ont remonté leurs tarifs sur la destination en raison de prestations terrestres facturées en dollars alors que la monnaie américaine s'est appréciée d'un tiers face à l'euro ces derniers mois. Les TO estiment enfin que Bali sera davantage épargnée que le reste de l'archipel, l’Île des Dieux étant à majorité hindouiste et réputée pour sa sérénité. Mais, contrairement aux circuits et combinés à la carte à travers l'Indonésie, les clients fidèles de Bali savent souvent organiser leur séjour sans avoir recours à un TO…

S.J.

 

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