Une feuille de route, encore incomplète, a été communiquée par Frédéric Gagey, Pdg de la compagnie nationale, lors d'un comité central d'entreprise jeudi dernier.
Dans le cadre du plan Perform 2020, Air France a annoncé jeudi dernier, lors d’un comité central d'entreprise (CCE), vouloir réduire ses coûts de plus de 1 milliard d'euros d'ici 2017.
Selon les organisations professionnelles, le plan se traduira notamment par 650 millions d'euros d'économies sur le long-courrier, environ 50 millions sur l'activité cargo et quelque 30 millions pour la partie maintenance.
Chaque grand secteur d’activité devra proposer un plan de diminution des coûts. Dans certains cas (long-courrier, maintenance), il s’agira d’augmenter la rentabilité. Dans d’autres, l’objectif est de réduire les pertes (vols moyen-courriers vers Roissy-CDG) pour qu’elles n’obèrent pas le résultat d’un autre secteur (long-courrier).
Hop! Air France (moyen-courrier point à point) et Transavia sont priées d’arriver à l’équilibre en 2017. Le cargo reste un point noir, pourtant en croissance dans d’autres compagnies internationales… L'objectif global affiché est d'arriver à un résultat d'exploitation positif de 740 millions d'euros dès 2017. Un chiffre qui permettrait de rembourser la dette et de continuer à investir.
La baisse du prix du pétrole "absorbée" par la pression concurrentielle
Des progrès dans ce sens sont perçus au vu des résultats du premier trimestre 2015. Une réduction de 6,3% de la perte d'exploitation (-417 millions d'euros) a été possible grâce aux bonnes performances d'Air France, KLM et Hop!, et ce en dépit d'une dégradation de la rentabilité de Transavia (en plein développement) et du fret.
Air France-KLM a confirmé son objectif de diminution de 1% à 1,3% de ses coûts unitaires cette année, soit l'équivalent de 250 à 300 millions d'euros d'économies sur les 650 millions visés d'ici fin 2017.
Malgré une baisse de 4,7% de sa facture de carburant sur les trois premiers mois de l'année, le groupe n'escompte pas de marge de manœuvre complémentaire liée aux cours du pétrole et s'attend à ce que "la quasi-totalité des économies" liées à la baisse du prix du pétrole soit "absorbée par la pression [de la concurrence] sur les recettes unitaires et l'effet de change négatif", principalement dû à la baisse de l'euro face au dollar.
En clair, la baisse des tarifs pour les passagers n’a pas été le fait d’Air France mais des compagnies concurrentes qui ont baissé leurs tarifs, grâce à la souplesse donnée par la baisse du prix du carburant.
500 M€ annuels versés à ADP par Air France et ses passagers
Les moyens de Perform 2020 ne sont pas encore détaillés. Le périmètre idéal de l’entreprise en termes d’effectif est en cours de réflexion, indiquait le Pdg Frédéric Gagey au Figaro. Lors du comité central d'entreprise, il avait été évoqué "augmentation de la productivité" et "adaptation des effectifs", développement du recours à la sous-traitance, et un changement des "règles d'utilisation et de rémunération" des personnels navigants.
Ce dernier point avait été l’élément décisif du retour à l’équilibre financier et aux bénéfices chez British Airways, mais aussi chez Iberia, plus que les départs volontaires et les réductions de salaires.
Les réductions de coûts en interne passeraient aussi par des renégociations de prestations externes pour permettre à Air France de rester concurrentielle. "Il est certain que si les compagnies européennes payaient peu de redevances aéroportuaires comme celles du Golfe, leurs problèmes seraient résolus !" assure le Pdg.
"Chaque année, Air France et ses passagers versent quelque 500 millions d'euros à Aéroports de Paris", explique Frédéric Gagey, quand les compagnies du Golfe, selon lui, "bénéficient notamment de subventions indirectes importantes puisqu'elles s'acquittent de très faibles redevances aéroportuaires dans leur pays".
T.V.