Serge Atlaoui, condamné à mort car il est accusé de trafic de drogue, n'a plus que la grâce présidentielle comme recours.
Par une lettre conjointe envoyée ce jour au ministre du Tourisme indonésien, Ariez Yahya, le Snav et le Seto prennent position sur la peine de mort dont est menacé un ressortissant français, Serge Atlaoui, faisant part de leur "vive inquiétude", et réclamant au ministre du Tourisme d'intervenir auprès du président de la République pour obtenir la grâce du prisonnier français.
"En qualité de présidents du Seto, Syndicat des entreprises du tour-operating, et du Snav, deux syndicats regroupant la quasi-totalité des professionnels du tourisme français […] et générant un volume d'affaires de plus de 26 milliards d'euros, nous souhaitons vous faire part, au nom de nos membres, de notre vive inquiétude quant à l'incidence sur le marché touristique de l'application de la peine de mort en Indonésie", écrivent les deux présidents René-Marc Chikli et Jean-Pierre Mas.
"En 2006, l’Indonésie avait adhéré au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, qui limite l'utilisation de la peine de mort en vue de son abolition, rappellent les deux présidents. Ce texte s’inscrit dans la volonté de la communauté internationale de parvenir à l’abolition universelle de la peine de mort. Cette volonté a été réitérée le 19 décembre 2014 à l’assemblée générale des Nations unies, où 117 Etats se sont prononcés en faveur d’un moratoire international sur les exécutions judiciaires."
"Vive émotion en France, opinion opposée à la peine de mort"
Les professionnels français du tourisme se disent "très conscients du défi exceptionnel que représente le trafic de drogues pour le gouvernement indonésien", mais estiment que "les exécutions du 18 janvier dernier, après un moratoire de fait de quelques années, ont provoqué une très vive émotion dans les opinions publiques en France et en Europe, opinions opposées à la peine de mort".
"L'image de l’Indonésie s'en trouve très fortement dégradée, estiment le Snav et le Seto. L’Indonésie était perçue jusqu’alors comme une démocratie très accueillante et très attractive, avec un potentiel touristique en plein essor et de réelles ambitions dans ce domaine."
René-Marc Chikli et Jean-Pierre Mas se disent "extrêmement préoccupés par le sort des personnes actuellement condamnées à mort" et redoutent "les fortes répercussions économiques que de nouvelles exécutions ne manqueront pas d'avoir sur le marché touristique pour la destination Indonésie".
Aucune date officielle n'a été communiquée pour l'exécution de Serge Atlaoui, si elle devait avoir lieu, mais elle pourrait être prévue ce week-end.