
Outre la desserte du pays lui-même, cela pourrait poser des difficultés pour la desserte de l'océan Indien.
Est-il ou non dangereux de survoler l'Egypte aujourd'hui ? L’Egypte mais aussi l’Irak, la Libye et le Soudan du Sud sont les premiers pays signalés comme zones à risque de survol sur le nouveau site Internet dédié à cet inventaire par l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI).
Celle-ci, à qui il est reproché de ne pas avoir indiqué les pays à ne pas survoler avant l’accident du vol Malaysia Airlines MH17, abattu par un missile en juillet dernier au-dessus de l’Ukraine, vient de créer un site Internet qui permet de connaître les zones de conflit à éviter. Il peut être consulté par le public sur www.icao.int.
Les membres de l'ONU indiquent eux-mêmes les pays à ne pas survoler
Mais l’organisme onusien ne se mouille pas et laisse le soin à ses Etats membres d’y indiquer les pays à ne pas survoler. Toutefois, seules les administrations des aviations civiles des pays OACI peuvent charger des informations sur le site sous forme de Notam (note to airmen, information pour les navigants). Puis, les pays qui sont cités peuvent apporter des commentaires. La fermeture du ciel, outre une image politique négative, prive l'Etat concerné des juteuses redevances de survol, payées par les compagnies aériennes qui le traversent.
Ainsi, le Royaume Uni a posté un premier Notam, valable du 30 mars au 12 juin, déconseillant les espaces aériens irakien, égyptien, libyen et sud-soudanais en raison d’un risque potentiel de tirs d’armes anti-aériennes. Le Soudan du Sud et l’Irak ont contesté cet avis.
Dilemme de responsabilité pour les compagnies
Le non-survol de l’Egypte, outre la desserte du pays lui-même (Le Caire, Alexandrie, Louxor, etc.), va poser un problème majeur en interdisant de nombreuses routes aériennes d’Europe vers l’océan Indien, dont les dessertes de La Réunion, Maurice, Madagascar, etc. Les routes aériennes alternatives font transiter par la mer Rouge et l’Arabie saoudite puis la Jordanie. Le contournement par l’Ouest, qui passe par l’Algérie, nécessite de nouvelles autorisations de survol d’une partie de l’Afrique où les aéroports de déroutement sont peu nombreux, surtout la nuit.
Pour les compagnies aériennes, c’est un vrai dilemme de responsabilité. Les pilotes qui vont survoler les pays désignés par le Royaume-Uni vont trouver avant de décoller, dans leur dossier de vol, ce Notam et, en principe, doivent s’y conformer.
Les compagnies françaises que nous avons interrogées n’ont pas modifié leurs routes, dans l’attente d’une information éventuelle diffusée par l’Agence européenne de la sécurité aérienne, une de leurs autorités de tutelle.
T.V.