Un an après son élection, le président du syndicat fait un bilan des nombreuses actions entreprises et reconnaît la baisse du nombre d'adhérents.
Un an après son élection à la présidence du Snav, Jean-Pierre Mas a fait un bilan de son action, ce matin, dans les locaux parisiens du syndicat. "Je m'étais donné trois missions en arrivant : rendre le secteur audible et parler d'une seule voix, aider les entreprises à anticiper la révolution numérique, et faire du lobbying efficace."
Selon lui, ces trois cibles sont atteintes. "Nous ne perdons plus le temps à des conflits d'hommes, estime-t-il. Nous menons désormais des actions communes avec le Seto et l'APST, mais aussi avec le BAR, la Fnam, et l'Umih."
Dans les négociations syndicales avec les partenaires fournisseurs, il se félicite d'être arrivé à un accord avec Air France, appliqué au 1er avril dernier, "même s'il reste un point d'achoppement avec les agences en ligne". Il rappelle que la grève de la compagnie en septembre 2014 a débouché, "pour la première fois", sur une compensation de 10 millions d'euros pour les agences et tour-opérateurs lésés.
Les règlements Iata resteront mensuels en 2015
Concernant les négociations avec la SNCF, elles sont en cours de finalisation et devraient aboutir "à un point d'équilibre, sans dégradation de la rémunération pour les agences, mais juste une réorganisation", avance-t-il. Et de préciser que le Snav a créé un compte-séquestre pour sécuriser les billets de la SNCM, si la compagnie maritime venait à disparaître avant l'été. "Cela représente plusieurs millions d'euros."
De même, le Snav poursuit ses discussions avec Iata sur le sujet délicat des délais de paiement. Jean-Pierre Mas l'assure : "Les agences françaises resteront au règlement mensuel en 2015". Son but est de conserver cet avantage pour 2016, comme les agences maltaises et israéliennes.
Pour ce qui est du dossier compétitivité, un audit a été réalisé auprès de quinze entreprises de moins de 250 salariés en Ile-de-France, pour mieux cerner les besoins en compétences et en formations sur le digital. Un kit d'autoévaluation est actuellement en test et sera diffusé à la rentrée à toute la profession, adhérents et non-adhérents.
Lobbying européen avec l'APST et le Seto
Jean-Pierre Mas se montre également satisfait des actions menées auprès du ministère des Affaires étrangères, qui s'intéresse de près au tourisme. Selon lui, le Snav a obtenu gain de cause sur l'allègement des mesures de sécurité dans 42 pays musulmans en octobre dernier, sur l'autorisation des voyages scolaires pour les académies de Paris et d'Amiens, sur le nouveau calendrier des vacances scolaires en faveur des professionnels de la montagne, sur les procédures de visas en Inde.
Au niveau européen, le lobbying organisé avec le Seto et l'APST a porté ses fruits au moins sur le fait que le distributeur reste responsable face au consommateur, une caractéristique française. Le débat actuel porte sur les sites qui facilitent la vente de forfaits dynamiques, sans être tenus responsables. "Les sites de compagnies aériennes qui renvoient sur d'autres prestataires ne doivent pas échapper à la directive européenne", souligne-t-il.
Un congrès organisé en ateliers
En dépit de ce "travail de fond', le nombre d'adhérents au syndicat ne cesse de baisser : 1 287 en 2014, contre 1 306 en 2013 et 1 375 en 2012. "Mon objectif est de repasser la barre des 1 300 adhérents en 2015", avoue Jean-Pierre Mas. "Pour cela, il faut mener une campagne de séduction sur le terrain auprès des adhérents et des non-adhérents, en disant ce que fait le Snav et en faisant ce qu'on dit. En somme, il faut rendre le Snav plus sexy !".
Le prochain congrès, organisé du 16 au 18 novembre à Marseille, aura valeur de test. Rebaptisé les Journées des entrepreneurs du voyage, il sera également ouvert aux adhérents du Seto, de l'Anaé et de l'APST. Le contenu n'est pas encore défini, mais Jean-Pierre Mas promet plus d'ateliers que de plénières. Histoire d'infléchir la courbe.
Catalina Cueto