La suppression des visas biométriques pour les voyageurs européens et la baisse des taxes sur les billets d’avion devraient donner une bouffée d’oxygène.
Il aura fallu une crise sans précédent dans l’histoire de son tourisme pour cause de fièvre Ebola en Afrique et de climat anxiogène lié au terrorisme pour que le Sénégal se décide enfin à lever les freins qui pèsent sur son tourisme.
Mise en place dans la confusion en juillet 2013, l’obligation pour les Européens (dont les Français) de se procurer un visa biométrique d’un coût de 50 euros pour entrer dans le pays sera supprimée à compter du 1er mai. Et la parafiscalité sur le billet d’avion, qui pesait lourdement sur les taxes aériennes et donc sur la compétitivité de la destination, sera diminuée de 50%.
Une bouffée d’oxygène pour un tourisme en crise. Car après une amorce de reprise en 2013 (514 000 arrivées à l’aéroport Léopold-Sedar-Senghor de Dakar, dont 42% de Français, de loin le premier marché) suivant plusieurs années d’érosion, le tourisme a décroché à l’automne. Et malgré la levée des inquiétudes s’agissant de la fièvre Ebola, qui n’a pas touché le pays, la chute s’est aggravée. Selon les derniers chiffres du Seto, les réservations pour l’été sont en chute de 50% chez ses TO membres.
"Le résultat d'un lobbying" selon le Seto
Les mesures annoncées ne peuvent donc que satisfaire la profession. "C’est le résultat d’un lobbying que nous entreprenons depuis deux ans", se félicite René-Marc Chikli. Mais le président du Seto souligne également la nécessité de "communiquer rapidement sur les marchés, en particulier sur le marché français afin d’essayer de réaliser une excellente saison d’hiver".
"Il y a deux choses importantes : la première, c’est qu’il faut que le Sénégal réapparaisse sur les marchés car il avait complètement disparu ; la deuxième, c’est qu’il faut soutenir l’industrie hôtelière qui, entretemps, a souffert." Pour l’heure, le gouvernement sénégalais n’a pas encore annoncé les mesures qu’il entend prendre en matière de marketing et de communication. En revanche, il a prévu de débloquer un crédit immobilier de 5 milliard de francs CFA (environ 7,6 millions d’euros) pour l’hôtellerie. Une mesure plus qu’urgente, comme l’atteste la fermeture symbolique, en mars, du Domaine de Nianing, programmé par plusieurs TO.
Anne-Claire Delorme