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Transport

aérien - Comment Germanwings gère l'après-crash


Publié le : 25.03.2015 I Dernière Mise à jour : 25.03.2015
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I Crédit photo L'A320 de Germanwings s'est écrasé hier dans les Alpes françaises. ©DR

La filiale de Lufthansa doit assumer les lendemains du crash.

A Barcelone ce matin, le vol de Germanwings vers Düsseldorf a décollé à 9h35. Le vol aller s'était posé en provenance d’Allemagne à 8h55. L'appareil utilisé était un A319 (144 sièges) de moindre capacité que l’A320 (156 sièges) accidenté hier.

La compagnie a aussi changé le code du numéro de vol, désormais le 4U9441 (auparavant 4U9525). Autre modification, le vol a emprunté une route aérienne différente de celle d’hier (survolant Marseille puis les Alpes). Cette fois, l’avion a mis le cap sur Toulouse, Orléans, Reims, etc.

Y a-t-il une volonté de ne pas survoler la zone de l’accident ? Mais on sait que le choix des routes aériennes est guidé par le trafic, les vents en altitude et… les redevances de route plus ou moins élevées selon les pays survolés.

Germanwings signale qu’elle opère aujourd’hui une quarantaine de vols avec onze avions. Un seul vol a été annulé après le "droit de retrait" d’un équipage très affecté par l’accident. Après un tel événement, les compagnies aériennes ne découragent pas les équipages qui veulent rester au sol. C’est, en effet, une mesure qui va dans le sens de la sécurité des vols.

Le premier accident d'une low cost en Europe

Cet accident, le premier d’une compagnie low cost en Europe, ne semble pas provoquer de rejet systématique de ce modèle économique. Un sondage effectué par Le Point (26 844 votants) répond "non" à 57,6% à la question "L'aviation low cost vous semble-t-elle dangereuse ?".

La marque Germanwings, lancée en 2002, va disparaître progressivement des écrans de vente et des fuselages au profit d’Eurowings. Ce n’est pas une conséquence de l’accident mais une stratégie décidée il y a deux ans.

Déjà, Germanwings avait pour mission de réduire les pertes des vols moyen-courriers de Lufthansa, très concurrencée par Ryanair, EasyJet, Vueling, Norwegian, etc. La compagnie low cost, basée à Cologne, a pris le relais de Lufthansa pour tous les vols européens, sauf ceux desservant Francfort et Munich, les deux hubs long-courriers. Une mutation que tente aussi le groupe Air France en externalisant les vols autres que vers Roissy-CDG vers Hop! et, dans la mesure du possible, vers Transavia.

Un "accident inexplicable"

Carsten Spohr, patron du groupe aérien Lufthansa, dont Germanwings est une filiale, a affirmé à l’AFP que l'avion de Germanwings qui s'est écrasé en France était "techniquement irréprochable" et a qualifié l'accident d'"inexplicable". L’appareil avait 24 ans. L’Airbus immatriculé D-AIPX était entré en service au début de 1991 dans la flotte de la Lufthansa, qui l’avait ensuite cédé à sa filiale. Une grande visite "check C", où l’on démonte complètement l’avion pour le remettre à neuf, avait eu lieu pendant l’été 2013.

Le Pdg a précisé que les "deux pilotes étaient expérimentés". Le commandant de bord, présent depuis onze ans dans la compagnie, avait 6 000 heures de vol à son actif. Reste un manque de transparence de Lufthansa/Germanwings sur le contenu des messages Acars.

Comme tous les Airbus, l'A320 immatriculé D-AIPX, exploité par Germanwings, est équipé d'un Acars (Aircraft Communication Addressing and Reporting System). Ce système automatique transmet par radio des messages au centre de maintenance de la compagnie aérienne sur l'état de l'avion et les pannes éventuelles. Le traitement et l'analyse de ces données permettent de préparer et d'anticiper les vérifications et travaux de maintenance à effectuer sur l'avion dès son atterrissage. C'est avant tout un outil précieux pour gagner du temps (donc de l’argent) en escale et limiter les immobilisations de l'avion. Mais, on l'a vu lors du crash du Rio-Paris, les messages Acars envoyés par l'A330 et reçus à Roissy avaient permis d'identifier une panne d'indication de vitesse au début de la descente fatale.

Silence radio sur le contenu des boîtes noires

Lufthansa/Germanwings ne donne rien sur les messages Acars envoyés par l'A320. Ce silence intrigue et peut laisser penser que la compagnie a eu, via ces messages, connaissance d'informations plus précises lui permettant d'affirmer qu'il s'agit d'un accident. La vice-présidente de Lufthansa, Heike Birlenbach, présente à Barcelone, a été formelle : "A ce stade, nous considérons qu'il s'agit d'un accident et toute autre chose relèverait de la spéculation".

Un des deux enregistreurs de vol a été retrouvé le soir même de l’accident. Il s’agit du Cockpit Voice Recorder (CVR), qui enregistre les voix et les bruits dans le cockpit. La "boîte noire" est en mauvais état mais les enregistrements sont stockés sur des mémoires informatiques susceptibles de résister au choc. On attend beaucoup du dialogue entre les pilotes. La seule conversation dont on dispose est celle enregistrée par le Centre régional de contrôle de la circulation aérienne de Marseille Contrôle (situé à Aix-en-Provence) quand l’équipage de Germanwings a pris contact par radio en entrant dans la zone de contrôle qui couvre un grand Sud-Est.

Des vols affrétés pour les familles

Lufthansa va affréter à partir de demain des vols supplémentaires de Düsseldorf et de Barcelone vers Marseille pour permettre aux familles des victimes – dont beaucoup sont allemandes et espagnoles – d'aller se recueillir près du lieu du drame. A Digne-les-Bains et Seyne-les-Alpes (Alpes-de-Haute-Provence), des cellules d'urgence médico-psychologique ont été installées, principalement pour accueillir les proches des 150 défunts.

Une chapelle ardente a également été installée à Seyne et une équipe d'une trentaine de psychologues se préparaient à les accueillir. Au Vernet, localité la plus proche du site, une grande tente orange a été dressée dans un champ, pour abriter une cérémonie de recueillement. François Hollande y est attendu, aux côtés de la chancelière allemande, Angela Merkel, et du chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy. L'Allemagne (67 victimes) et l'Espagne (45 victimes) sont en effet les deux pays les plus touchés par ce crash. Selon les informations recueillies par les bureaux de l'AFP dans le monde, il y aurait également au moins une victime belge, un Danois, deux Australiens, deux Colombiens, deux Argentins ainsi que des Turcs et des Marocains.

Thierry Vigoureux

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