Après l'attentat de Tunis, le patron de TUI France veut renégocier ses engagements, condition selon lui pour pouvoir se maintenir sur la destination.
Lors d'un déplacement aux Canaries, Pascal de Izaguirre, le Pdg de TUI France, n'a pas manqué d'être interrogé sur les projets du groupe en Tunisie, une semaine après l'attentat au musée du Bardo à Tunis.
Rappelant que le groupe y dispose de deux hôtels-clubs Marmara, le Dar Djerba et le Palm Beach Djerba, et de quelques établissements sous les concepts hôteliers "maison" de TUI, il a reconnu vouloir "réduire [les] engagements" du groupe sur la destination.
"Les attentats de Paris ont marqué un premier coup, et maintenant Tunis…" déplore le dirigeant, qui dit avoir enregistré peu d'annulations, mais observe un effondrement des réservations de l'ordre de 70%. "D'une façon générale, nous cherchons désormais des contrats plus courts", souligne-t-il.
Marmara n°1 sur la Tunisie au sein du Seto
Dans le cas de la Tunisie en particulier, Pascal de Izaguirre attend des professionnels du tourisme tunisiens une baisse du prix des chambres et des niveaux de garantie : "Nous resterons présents sur la Tunisie, nos amis tunisiens peuvent continuer à compter sur nous, mais tout le monde doit faire un effort", dit-il.
"Même si les réservations repartent, cela se fera au détriment des prix et des marges", précise le dirigeant, assurant que les TO du Seto (syndicat de tour-opérateurs) sont sur la même position.
S'il demande une révision des contrats qui lient TUI France à ses prestataires tunisiens, il rappelle la position de leader de Marmara sur la destination au sein du Seto sur le dernier exercice (octobre 2013-novembre 2014), preuve selon lui de l'implication du TO envers la Tunisie.
La réouverture du Bardo repoussée sine die
En Tunisie aujourd'hui, la réouverture prévue du musée du Bardo, théâtre de l'attaque terroriste qui a coûté la vie à 21 personnes (dont 20 touristes et un policier tunisien), a été repoussée sine die, mais une cérémonie officielle symbolique a été maintenue pour rendre hommage aux victimes.
La cacophonie régnait sur les motifs du report de la réouverture : le musée a évoqué "des raisons de sécurité", une explication démentie ensuite par le gouvernement qui arguait "de travaux à finir", alors que le ministère de la Culture a, lui, mis en avant des "problèmes de logistique" empêchant l'ouverture du site "à des milliers de gens".
V.D.