La compagnie viennoise créée par le champion automobile Lauda est maintenant dans la sphère d’influence d’Etihad Airways en Europe. Elle met en avant ses correspondances.
Bien que désireuse de "renouveler son image sur le marché français" et de communiquer sur son actualité lors d'un déplacement organisé hier pour la presse à Vienne, la compagnie Niki est plutôt avare de chiffres sur son activité, comme c’est l’habitude dans la sphère Etihad (à travers airberlin).
Tout juste peut-on calculer que Niki offre près de 100 000 sièges par an entre Paris et Vienne et autant dans l’autre sens avec des tarifs à partir de 44 euros. Niki propose deux quotidiens (matin et soir) pour Vienne au départ de Roissy-CDG tandis qu’airberlin offre les mêmes fréquences à Orly vers Berlin.
Rémi de Fumichon, responsable commercial France d’airberlin/Niki, observe que la clientèle affaires est nombreuse atteignant 60%. Pour les passagers loisirs, il se félicite des correspondances rapides à Vienne, possibles vers dix huit îles grecques, une offre unique en Europe sans passer par Athènes.
La clientèle Mice est aussi une cible pour Niki dont le service groupe répond, en français, de 9 à 23 heures et de 9 à 13 heures le samedi. "Je n’hésite pas à laisser mon contact aux agences pour pouvoir régler tout problème", assure Rémi de Fumichon qui peut prévoir un accueil personnalisé au terminal 3 de Roissy-CDG, un embarquement privatif pour un groupe, etc.
Niki, qui se veut, dans l'ensemble, très attentive aux agences de voyages, prélève dix euros de frais de dossier lors des réservations directes par les clients sur son site internet, ceci pour ne pas défavoriser les autres modes de distribution. Autre geste vis-à-vis des professionnels, la "counter card" (gratuite) leur permet de cumuler des miles en fonction du chiffre d’affaires réalisé. Les billets d’avion gratuits sont ensuite accessibles sans période d’embargo, ce qui est rare.
Une sortie envisagée de Oneworld?
Niki, filiale à 100% d’airberlin, veut garder à tout prix son nom ou plutôt le prénom du pilote automobile Lauda qui créa la compagnie en 2003. Il céda 50,1% des parts, celles qui lui restaient en 2011 au groupe airberlin, qui aurait bien aimé rebaptisé sa filiale totalement intégrée.
Or, sur le marché autrichien, le mot Berlin n’a pas historiquement bonne presse alors que le nom du champion du monde de Formule 1, par ailleurs pilote de ligne, reste très porteur. Flyniki ou Niki a transporté 31,5 millions de passagers l’an dernier et se situe comme septième compagnie européenne.
Elle a toutefois légèrement régressée par rapport à 2013 avec la baisse du marché russe. Moscou était une de ses grandes destinations au départ de Vienne, notamment en correspondance avec les vols de Roissy-CDG. La compagnie commence à sortir de la grande Europe avec la création en décembre dernier d’un vol Vienne-Abu Dhabi, à la demande d’Etihad Airways, actionnaire à 29% d’airberlin. L’A330 a été équipé du Wifi et des mêmes sièges-lits que ceux de la classe affaires d’Etihad, histoire de créer de bons repères pour le passager...
Considérée à tort comme une low cost, airberlin avait été la première à mettre en place un système additionnel de facturation de bagages sur GDS, d’où la confusion avec cette pratique devenue courante chez les low cost. La compagnie, assez ancienne, trouve son origine lors du blocus de Berlin. Volant alors sous pavillon américain, elle est devenue allemande lors de l’écroulement du mur.
Elle est membre de l’alliance oneworld. Cela ne durera peut-être pas depuis que Qatar Airways, concurrent féroce d’Etihad, a pris 10% du groupe IAG où l’on trouve British Airways, fondateur de oneworld.
Thierry Vigoureux