
La compagnie dirigée par Michael O'Leary envisage un lancement d'ici quatre ou cinq ans.
Relier une douzaine de villes européennes à une douzaine de villes américaines, c’est le projet récemment réaffirmé de Ryanair qui concernerait le long-courrier, un domaine où très peu d’opérateurs low cost sont présents.
Ceux-ci sont surtout concentrés sur le moyen-courrier, où le temps passé au sol, compressible, est proportionnellement plus important qu’en long-courrier. Peut-être que l’annonce, lors de l’ITB, de Lufthansa démarrant sa filiale Eurowings low cost long-courrier à l’automne a incité Michael O'Leary, Pdg de Ryanair, à se positionner ?
"Nous parlons avec les constructeurs à propos d'avions long-courriers mais nous ne pouvons commenter davantage", a indiqué l'entreprise irlandaise dans un communiqué. En effet, pour démarrer une telle activité, il faut des avions à l’autonomie bien supérieure à celle des Boeing B737-800 exploités par Ryanair. Cette discrétion sur les choix d’appareils cache quatre hypothèses.
Ryanair passerait commande lors des semaines qui viennent et pourrait alors être livrée dans quatre ans, comme le laisse entendre la low cost. Ce sont les délais actuels sur les chaînes d’assemblage de Boeing comme d’Airbus. Autre possibilité, démarrer plus vite, dans deux ans, grâce à des avions loués, mais ce n’est pas dans la culture Ryanair.
Une escale en Irlande, en Islande ou à Terre-Neuve ?
Troisième configuration, Michael O'Leary a déjà signé secrètement avec un avionneur et figure dans le carnet de commandes à la rubrique "clients non identifiés", ce qui permettrait d’arriver sur le marché transatlantique par surprise.
Enfin, dernière hypothèse suggérée par les villes desservies sur la côte est (New York, Boston et Washington), l’utilisation des Boeing B737 actuels de Ryanair n’est pas exclue, parfois au prix d’une escale en Irlande, en Islande ou à Terre-Neuve pour refaire le plein lors des vols dans le sens est-ouest (face aux vents dominants).
Ce serait un moyen d’aborder le marché sans les investissements lourds d’avions long-courriers à 250 millions de dollars pièce contre une centaine de millions pour un Boeing B737.
Le prix du billet pourrait démarrer à 10 livres, soit environ 14 euros, a indiqué Ryanair, qui utilisera alors une marque commerciale distincte. Reste à savoir combien de billets à 14 euros seront disponibles par vol. Et si un aller à 14 euros ne sera pas systématiquement couplé à un retour à 500 euros…
Thierry Vigoureux