Selon l’enquête annuelle de Protourisme, 63% des Français ont l’intention de partir cette année, soit un gain de 3 points par rapport à 2014.
Faut-il y voir un début de sortie de crise dans le tourisme ? Selon l’enquête annuelle du cabinet Protourisme, qui a interrogé 3 000 personnes, 63% des Français sondés ont l’intention de partir en vacances et courts séjours cette année.
"Après deux années de recul, qui se sont traduites par une baisse cumulée de plus de 10 millions de nuitées marchandes en France, ce chiffre marque un retournement de tendance, avec une hausse des intentions de départ de 3 points par rapport à 2014", commente Didier Arino, directeur de Protourisme.
Au global, ce sont donc 41,8 millions de Français (adultes et enfants) qui devraient quitter leur domicile cette année, 2,8 millions de plus qu’en 2014 ; avec en particulier un retour des familles (1,3 million de partants supplémentaires attendus en 2015) et des retraités. L’embellie profite aussi bien aux courts qu’aux longs séjours.
Revers de la médaille, ce retour aux vacances d’un plus grand nombre se traduit par un budget en recul de 4,8%, à 1 979 € par foyer contre 2 078 € en 2014. Cette moyenne est toutefois à considérer avec précaution.
Le budget des CSP+ se maintient
La reprise des intentions de départ des classes moyennes – en particulier des provinciaux vivant dans les villes de 2 000 à 20 000 habitants et les habitants des périphéries – liée à une amélioration du pouvoir d’achat (baisse du coût de l’immobilier, du pétrole…) se traduit mécaniquement par une baisse moyenne.
Pour leur part, les budgets dédiés aux vacances des classes supérieures, qui intéressent plus particulièrement les agences de voyages, se maintiennent. Pour mémoire, les catégories CSP+ ne représentent que 26% de la population mais 42% des partants, et génèrent 70% de la consommation touristique.
Les mêmes tendances se dessinent pour le seul été 2015. "Les intentions de départ en vacances et courts séjours sont en forte augmentation, avec 46% de partants contre 42% en 2014", poursuit Didier Arino. Plus de 30 millions de Français envisagent de partir en juillet et août, soit 2 millions de plus que l’an dernier. Là aussi, avec le retour des classes moyennes, le budget moyen est mécaniquement à la baisse, à 1 273 € par foyer (-3%), d’autant que cette reprise estivale se fait majoritairement au profit de l’hébergement non marchand (chez de la famille, des amis, en résidence secondaire…).
Seulement 29% des Français comptent ainsi partir en hébergement marchand cet été, avec pour grand gagnant la location. Pour cette frange de la population, le budget moyen s’affiche en légère hausse, à 1 560 € par foyer (+1%), et de fortes disparités selon le type d’hébergement : environ 1 000 € en hôtellerie de plein air, 1 500 € en locatif, 1 700 € en résidence de tourisme, 2 100 € en village de vacances et 2 700 € en hôtel.
La France est favorisée
Cette gestion serrée des budgets continue par ailleurs à favoriser la France, qui représente 73% des intentions de départ (+1 point) cet été ; Paca, Languedoc-Roussillon et Bretagne (qui passe devant l’Aquitaine) font la course en tête. A l’étranger, la hausse du dollar et les craintes géopolitiques jouent sur le choix des destinations, avec pour tiercé gagnant l’Espagne, l’Italie et la Grèce. Au total, ce sont près de 7 millions de Français qui devraient voyager hors de l’Hexagone cet été, dont 5,2 millions en moyen-courrier pour un budget de 618 € par personne, contre 1 671 € pour le long-courrier.
Enfin, Protourisme estime que cette année les réservations se feront plus tardivement. Plus d’un tiers des partants devrait réserver moins de un mois avant le départ ou pas du tout. Dans ce contexte, il est logique que les vacanciers soient également de plus en plus accros aux outils mobiles pour organiser leurs voyages. Ils seraient ainsi 38% à utiliser tablettes et smartphones dans leurs recherches, soit 5 points de plus qu’en 2014.
Thierry Beaurepère