La low cost a présenté à Bruxelles ses souhaits pour améliorer la rentabilité.
Rendre le voyage plus facile et accessible à tous les passagers, c’est le leitmotiv des recommandations faites par Carolyn McCall, directrice générale d’EasyJet, lors d’une présentation à Violeta Bulc, la nouvelle commissaire européenne aux Transports, et à une délégation de députés européens.
La direction de la low cost, dans cette action de lobbying auprès de l’Union européenne (UE), suggère des mesures qui entravent le développement de sa principale concurrente Ryanair en demandant, par exemple, que chaque personne embauchée le soit avec le contrat de travail spécifique à son pays.
Autre objectif, améliorer la rentabilité : EasyJet vise principalement le secteur aéroportuaire, qui ne favorise pas la redistribution des richesses générées par le transport aérien. EasyJet suggère quatre mesures :
• La conversion du système de double caisse vers un système de caisse unique. Lorsque tous les revenus, ceux directement liés au transport et ceux ayant trait aux activités commerciales, sont pris en compte dans l’élaboration du montant des charges ;
• La réduction du retour sur capital, pour les aéroports, de 0,5% ;
• Un accroissement de l’efficacité d’exploitation des aéroports de 10%, un résultat qui correspondrait à celui atteint par les compagnies aériennes ;
• La suppression de la subvention sur le transfert des passagers.
EasyJet appuie ses demandes par de nouvelles études conduites par la société d’audit Frontier Economics. Elles démontrent qu’une régulation plus consciencieuse des charges au sein des 15 principaux aéroports européens en situation de monopole permettrait d’économiser 1,48 milliard d’euros, soit l’équivalent de 12,3 millions d’allers simples, contribuant à l’accroissement des dépenses touristiques et à la stimulation des échanges commerciaux.
"Au total, une meilleure gestion aéroportuaire au sein de l’Espace économique européen conduirait à une croissance de 37 milliards d’euros (+0,23%) du PIB ou la création d’environ 470 000 emplois", explique EasyJet.
La concurrence entre les services d'assistance d'escale est jugée insuffisante avec un coût des prestations trop élevés par rapport aux services offerts. Autre demande dans les aéroports contingentés, être autorisé à échanger les créneaux entre compagnies pour en optimiser l’utilisation.
Les suggestions sur le ciel unique européen sont un peu confuses en demandant une gouvernance partagée entre les utilisateurs et les Etats qui restent souverains. Le problème de fond, qui n’est pas réellement abordé, est le devenir des redevances de survol. Des routes directes ou plus courtes priveront certains Etats de redevances.
"Débloquer la construction du ciel unique européen permettrait, en s’attaquant aux problèmes de fond, d’augmenter les gains à hauteur de 5 milliards d’euros par an" pour l’ensemble du transport aérien, indique EasyJet.
T.V.