Durant le mouvement social prévu de vendredi à dimanche prochains, la compagnie pense assurer le programme normal, au moins pour le premier jour. La suite pourrait être plus tendue...
"Tout le programme de vols sera assuré", affirme la compagnie Corsair International dans un communiqué publié 48 heures avant le début du conflit. Celui-ci est prévu de vendredi 27 février à dimanche 1er mars.
La direction explique qu’au vu du pourcentage de personnel gréviste (connu demain selon la loi Diard), que les vols seront assurés en propre avec les avions de Corsair ou en faisant appel à des appareils affrétés. Cinq vols sont prévus vendredi au départ d’Orly-Sud vers les Antilles (Fort-de-France et Pointe-à-Pitre), Dakar, Abidjan et La Réunion.
Le premier jour de grève est généralement moins tendu avec l’appel possible au renfort des cadres navigants. Mais ceux-ci doivent prendre ensuite les repos règlementaires. La suite du week-end avec la fin des vacances scolaires pourrait être plus tendue.
Le mouvement de grève initié par les différentes catégories de personnel navigants et au sol de Corsair, fait suite à l’annonce du rachat de la compagnie de TUI par le groupe vendéen Dubreuil, déjà propriétaire d’Air Caraïbes.
Le repreneur a annoncé qu’il n’y aurait pas de plan social, mais la filialisation du personnel au sol en sureffectif a été annoncée, au motif d'accéder à d’autres marchés et rechercher l’équilibre financier. A périmètre comparable, il y a 37 salariés au sol chez Air Caraïbes et près de 300 chez Corsair.
Casse-tête de la fusion des listes de séniorité
Pour les navigants, le groupe Dubreuil prévoit la création d’une troisième structure opérationnelle, outre Air Caraïbes et Corsair, dédiée à l’exploitation des onze nouveaux Airbus A350 achetés ou loués à partir de l’an prochain.
Cette solution permet d’éviter le casse-tête de la fusion des listes de séniorité des navigants d’Air Caraïbes avec celle de Corsair. En découle l’avancement des carrières et des salaires. Ce problème avait pourri le climat social à Air France lors de l’intégration d’Air Inter.
Aussi les syndicats de Corsair (Unac, CFE-CGC, SUD-aérien, CFDT et CGT) réclament-ils un plan social avec plan de départs volontaires sur 24 mois, aux mêmes conditions que le plan Take Off de 2012.
On sait que la reprise de Corsair par le groupe Dubreuil ne sera actée qu’en juin, le temps de finaliser notamment la recapitalisation de la compagnie. Les pertes dues à la grève et un éventuel plan social joueront sur le montant que devra aligner le groupe TUI.
Thierry Vigoureux