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Transport

aérien - Comment l'atypique SAS vise un retour à l'équilibre en 2015


Publié le : 17.02.2015 I Dernière Mise à jour : 17.02.2015
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La situation financière de SAS reste difficile en 2014 avec un résultat net toujours négatif à -32 millions d'euros. ©DR I Crédit photo

La compagnie du Danemark, de la Suède et de la Norvège doit tirer son épingle du jeu dans un contexte de concurrence exacerbée.

Le modèle économique de Scandinavian Air System (SAS) n’est pas simple. Compagnie moyenne avec 134 appareils et une minorité de long courrier, ce transporteur multinational de la Scandinavie compte trois Etats actionnaires (Danemark, Suède et Norvège). C’est déjà compliqué avec la tutelle d’un seul. Alors, avec trois… A moins qu’ils se neutralisent dans cette confrontation triangulaire.

En fait, tout doit être multiplié par trois. Les hubs de Copenhague, Stockholm et Oslo se tirent la bourre, même s’il a été convenu que le long courrier revenait à la capitale danoise avec toutefois quelques départs vers l’Etats-Unis d’Oslo et de Stockholm. Les trois Etats scandinaves relèvent tous de l’espace Schengen. C’est l'un des rares points communs.

Sinon, la Norvège n’appartient pas à l’Union européenne. Côté monnaie, chaque pays décline sa couronne (danoise, suédoise ou norvégienne) sans oublier, dans les tarifs des ventes à bord, une quatrième colonne pour l’incontournable euro. Même à HOP ! Air France, l’entité avec Airlinair, BritAir, Regional et une partie du moyen courrier d’Air France, on fait plus simple. Enfin, on parle trois langues à SAS qui ont, certes, des racines communes.

"La Scandinavie  ne compte que vingt millions d’habitants. Mais 2,5 millions d’entre eux voyagent cinq fois par an, voire plus", souligne Rickard Gustafson, PDG de la multinationale. C’est un des atouts de SAS qui repose sur des bassins de population où le pouvoir d’achat est parmi les plus élevés du monde. Corollaire de cette richesse scandinave, les salaires des employés sont très élevés, ce qui plombe les coûts de production de la compagnie.

SAS va chercher des niches juteuses comme un vol quotidien Stavanger-Houston


Face à cette complexité systémique, SAS ne peut être que déficitaire. Les surcapacités en moyen courrier en Europe face aux low-costs (Ryanair, easyJet, Norwegian) incitent à réduire ce secteur. L’équipe dirigeante s’efforce de modérer les coûts mais surtout de s’orienter vers les secteurs de profit comme le long courrier, en allant chercher au besoin des niches juteuses comme un vol quotidien Stavanger-Houston, deux capitales du pétrole, reliées non stop avec un Boeing 737-700 de seulement 44 passagers en classe affaires.

Pour rendre attractif le long courrier classique et ainsi augmenter la recette unitaire, SAS investit et a lancé la mise à niveau de sa flotte. Un premier Airbus A330-300 à la cabine rénovée entre en service aujourd’hui entre Copenhague et New York avec une classe affaires au meilleur standard mondial (32 sièges-lits de 1,96 à 2,02 m, agencés 1-2-1). Derrière, la classe SAS Plus (premium éco) compte 56 sièges en configuration 2-3-2. Comme en business, l’accès à Internet en Wifi est gratuit. Il coûte 19 dollars en classe éco.

Un avion par mois reçoit les nouveaux équipements en attendant, à partir de 2018, la livraison de cinq Airbus A350-900. Le réseau grandit aussi avec, à compter du 10 septembre, un quotidien Stockholm-Hong Kong avec des correspondances faciles de Paris. SAS dessert déjà Tokyo, Pékin et Shanghai, cherchant à contrer le fort développement vers l’Asie de Finnair, une autre compagnie nordique.

Un retour à l'équilibre attendu pour 2015

Au départ de Roissy CDG 1, la compagnie, membre fondateur de Star Alliance, assure quatre quotidiens vers Copenhague, trois vers Oslo ainsi que trois vers Stockholm. A 60%, les passagers de ces lignes sont entrants de Scandinavie. Leur nombre a augmenté en 2014 à la suite d’une simplification de la grille tarifaire, opération intervenue également à Air France, Lufthansa, etc.

Le marché corporate est dynamique sur les trois lignes avec des banques ou de grands groupes comme Volvo, Electrolux, Ikea, etc. 20% des passagers au départ de Paris sont en correspondance vers la Scandinavie et au-delà. Parmi les clients réguliers de SAS, les croisiéristes de Hurtgruten apprécient le réseau régional qui permet de rallier la plupart des escales de l’Express côtier. "Mais New York est paradoxalement la quatrième destination au départ de Paris après les trois capitales scandinaves", souligne Pierre Tolcini, directeur France, Espagne et Portugal de SAS, "séduisante grâce à une tarification incitative et un temps de connexion court".

La situation financière de SAS, passée près de la faillite il y a deux ans, reste difficile en 2014, avec un résultat net toujours négatif à -32 millions d’euros. Le coût unitaire a diminué de -3,9%, mais la chute du revenu unitaire, de -5,8%, est plus importante. Appliquant les méthodes de British Airways qui ont porté ses fruits chez Iberia, SAS a obtenu des baisses de salaires allant jusqu’à 20%, une augmentation de l’âge de départ en retraite, la suppression de plus d’un tiers de ses effectifs (6.000 sur 15.000). Le retour à l’équilibre est attendu cette année.

Thierry Vigoureux

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