
Selon l'Union des aéroports français (UAF), malgré un trafic en légère hausse (2%), la croissance du trafic passagers est inférieure à celle des aéroports concurrents européens (5,4%).
Les aéroports français ont enregistré un nouveau record d’affluence en 2014 mais leur croissance a été moins forte que celle enregistrée à l’échelle européenne.
L’Union des aéroports français (UAF), qui regroupe 155 aéroports en France (outre-mer compris) dont 70 à plus de 10 000 passagers, a enregistré une croissance globale de 2% en 2014 pour atteindre 175 millions de passagers, soit la même augmentation qu’entre 2013 et 2012. Le trafic low cost a crû de 12,6% l’an passé, représentant désormais plus d’un quart du trafic métropolitain et plus d’un bon tiers du trafic en régions.
Mais ce résultat doit "être relativisé s’il est comparé à celui des aéroports européens", nuance Jean-Michel Vernhes, président de l’UAF. En effet, ces derniers ont affiché une augmentation de 5,4% pour l'Europe dans sa totalité, tandis que les aéroports de l’Union européenne ont progressé de 4,9%.
Autre particularité de l’activité française, la situation est très contrastée avec les deux tiers de la croissance française dus aux bons chiffres des aéroports parisiens. Les dix autres aéroports métropolitains de plus de 1,5 million de passagers enregistrent des trafics très disparates.
Des baisses de trafic sont consécutives à la grève des pilotes d’Air France pendant deux semaines en septembre. Les bons élèves sont Bâle-Mulhouse (+10,9%), Bordeaux-Mérignac (+7,1%) et Nantes-Atlantique (+5,8%).
Feu vert pour la privatisation des aéroports de Lyon et Nice-Côte d'Azur
Enfin, l’augmentation du nombre de passagers s’accompagne globalement d’une diminution du nombre de mouvements d’avions (1,86 million de décollages et atterrissages, soit une baisse de plus de 30 000 mouvements par rapport à 2013). Cette tendance, observée depuis 2009, résulte de l’utilisation d’avions de plus grande taille et, dans l’ensemble, mieux remplis.
Les aéroports sont aussi à l’ordre du jour dans différentes instances nationales. L'Assemblée nationale a donné jeudi soir son feu vert à la privatisation des sociétés de gestion des Aéroports de la Côte d'Azur et de Lyon, après un débat très vif, notamment entre le maire UMP de Nice Christian Estrosi et le ministre de l'Economie.
Certains aéroports sont également montrés du doigt par la Cour des comptes. Ainsi en est-il de la querelle de clochers entre les départements de Côte d’Or et du Jura qui défendent respectivement Dijon et Dole, à 50 km de distance. Selon les sages de rue Cambon, entre 2010 et 2013, toutes aides confondues, quelque 21,9 millions d'euros ont été injectés dans le développement de l'aéroport de Dijon et 9,9 millions d'euros pour Dole.
Au total, en comptant les aides promises à Dole d'ici fin 2016, ce sont 42 millions d'euros qui auront été versés par les pouvoirs publics aux deux aéroports. Autrement dit, 45 euros de subventions sont versés par passager à Dijon et 23 euros à Dole.
Thierry Vigoureux