En hausse depuis quatre ans, la fréquentation française a encore progressé de 5% en 2014, avec quelque 455 000 touristes.
L’Irlande a le vent en poupe. Son ambassadrice, Geraldine Byrne Nason, ne cachait pas sa satisfaction en présentant hier le bilan touristique 2014 de l’île verte sur le marché français : "Les chiffres sont en hausse continue depuis quatre années consécutives et battent depuis deux ans le record de 2008", s’est-elle félicitée.
Caractère, paysages, authenticité, histoire, hospitalité… et sécurité dans un monde bousculé par les crises : quelque 455 000 touristes hexagonaux (sur un total de 9 millions en incluant l’Irlande du Nord) ont cédé aux charmes de la terre celte l’an dernier, maintenant l’Hexagone au rang de quatrième marché émetteur. Cette fréquentation marque une hausse de 5%, succédant aux +9% engrangés en 2013.
Il est vrai que la filière bénéficie du soutien de son gouvernement, qui a adopté en 2014 un ambitieux plan en sa faveur, assorti d’actions comme la reconduction du taux réduit de TVA (9%) et la suspension de la taxe aérienne instaurée en 2009. Autre levier de croissance, les capacités de dessertes aériennes depuis la France vont bondir de 23% cette année.
25 aéroports français desservis
Accessible depuis 25 aéroports hexagonaux, l’Irlande salue notamment l’ouverture d’un Nantes-Dublin par Aer Lingus et l’arrivée de Transavia (vol quotidien Orly-Dublin). Enfin, si la possible reprise d’Aer Lingus par IAG inquiète les acteurs du tourisme, le tout récent engagement de la maison mère de British Airways de ne pas toucher aux slots de la compagnie irlandaise à Heathrow pendant cinq ans pourrait rassurer les esprits.
Surfant sur cette conjoncture prometteuse, l’OT français veut enfoncer le clou cette année. Avec une triple ambition : il s’agit d’abord d’améliorer le déclenchement de l’acte d’achat de la part des "candidats touristes". "Lorsqu’on interroge les Français sur l’intérêt qu’ils portent aux destinations touristiques, l’Irlande est très bien classée, en troisième position, juste derrière l’Italie et l’Espagne, explique Monica MacLaverty, directrice Europe du Sud à l’OT. Mais nous descendons de plusieurs places lorsqu’on leur demande dans quel pays ils comptent effectivement se rendre."
De nouveaux axes à développer
Autres priorités, travailler le créneau des groupes et enfin développer le tourisme hors saison, en particulier de septembre à décembre. Un budget marketing de 2,4 millions d’euros est dévolu à ces objectifs. Le montant accuse certes un recul de 10%, crise oblige, mais il est compensé aux yeux de l’OT par l’importance de la couverture médiatique accordée à l’Irlande, qui aurait représenté en 2014 l’équivalent de 16 millions d’euros de publicités.
Parmi les nouveaux produits qui seront particulièrement mis en avant figure l’ouverture du spectaculaire chemin des Gobbins, une vertigineuse promenade à flanc de falaise au nord de Belfast. Dans un registre plus paisible, le pays célébrera le 150e anniversaire de la naissance du poète William Yeats et l’année du design irlandais.
Beaucoup de promotion en ligne
L’effort promotionnel privilégiera fortement le volet online : intensification des partenariats sur la plate-forme www.tourismirelandindustryopportunities.com, actions marketing sur les réseaux sociaux, amélioration des newsletters, packs Web mettant en avant l’offre des partenaires, nouveau site pour les agences, nouvelle e-brochure pour les organisateurs groupes… Ceci sans nuire aux classiques workshops, éductours et campagnes de communication cobrandées, comme l’affichage métro réalisé l’an dernier avec Go Voyages. Une belle réussite, qui a fait bondir de 23% les ventes Irlande sur le site.
Last but not least, "nous démarrons une vague de publicité télévisée de six semaines ce samedi 14 février, ajoute Monica MacLaverty. Soit le jour du match de rugby France-Irlande à Dublin". Les membres de l’OT parisien n’ont pas précisé quelle équipe ils comptaient soutenir…
Béatrice d’Erceville