Le ministre des Affaires étrangères décline son concept de diplomatie économique dans le tourisme. La mise en valeur du guide Michelin ou l'opération Good France entrent dans ce cadre.
Laurent Fabius poursuit son action de premier représentant du tourisme français. Après l'œnotourisme, le dernier axe en date de la diplomatie économique appliquée au secteur est la gastronomie, que le ministre des Affaires étrangères a bien l'intention de porter haut afin d'attirer les touristes étrangers dans l'Hexagone.
Le ministre y voit aussi une occasion d'apporter son soutien à la gastronomie française et à ce classement, les étoiles Michelin, face à une concurrence internationale accrue et à l'émergence de guides comme les "50 Best", classement de la revue britannique Restaurant très décrié dans l'Hexagone, qui ne place que cinq tables françaises dans sa dernière édition, et aucune dans le top ten, rappelle ce matin l'AFP.
Après la conférence de presse, une soirée sera organisée au ministère en présence de Laurent Fabius, du président du groupe Michelin, Jean-Dominique Senard, de l'ensemble des chefs trois étoiles, des nouveaux promus. Au total, quelque 500 invités sont attendus à ce cocktail dînatoire, parmi lesquels des hommes politiques et des personnalités du monde des affaires.
Quatre chefs cuisiniers et quatre chefs pâtissiers officieront devant les convives : Arnaud Lallement, Bertrand Grébaut (Septime), José Manuel Miguel (Goust), Thibault Sombardier (Antoine). Et, côté sucré, Yann Couvreur (hôtel Prince de Galles), Christelle Brua (Pré Catelan), Fabien Berteau (hôtel Park Hyatt), Cédric Grolet (hôtel Le Meurice).
Plus de 1 300 dîners "français" sur les cinq continents
Par ailleurs, autre opération destinée à faire rayonner la gastronomie française, la première édition de Goût de/Good France, qui prévoit l'organisation de "plus de 1 300 dîners dans des restaurants répartis sur les cinq continents" le 19 mars prochain, invitant le public à partager un "dîner français".
Selon les organisateurs, cette première édition, créée à l'initiative d’Alain Ducasse, du ministère des Affaires étrangères et du Développement international, "est un succès, avec une mobilisation qui dépasse les prévisions". Elle s'inspire d’Auguste Escoffier qui initiait en 1912 "les Dîners d’Épicure", avec le même menu, le même jour, dans plusieurs villes du monde et pour le plus grand nombre de convives, expliquent les organisateurs.
Les chefs proposeront dans leurs établissements un menu "à la française" avec un apéritif de tradition française, une entrée froide, une entrée chaude, un poisson ou crustacé, une viande ou volaille, un fromage français (ou une sélection), un dessert au chocolat, des vins et un digestif français, "tout en restant libres de mettre en valeur leur propre tradition/culture culinaire". Un menu à rallonge, bien dans la tradition, mais pas forcément compatible avec les nouveaux modes de consommation… Gageons que les chefs du monde entier sauront l'adapter pour en proposer une version "light" !
Les promoteurs de Goût de/Good France assurent qu'il s'agit de mettre en valeur "une cuisine accessible à tous, du bistrot aux tables d’exception, réalisée à partir de produits frais de saison et issus du terroir local". Et précisent que "le prix du menu est à la discrétion du restaurant et chacun est encouragé à reverser 5% des ventes à une ONG locale œuvrant pour le respect de la santé et de l’environnement". Bilan des courses à partir du 20 mars…
V.D.