La compagnie, qui avait commandé six Airbus A380, doit revoir sa copie en se restructurant avec l'aide d'un fonds d'investissement.
Petite compagnie japonaise encouragée par le gouvernement de Tokyo pour contrer le duopole Japan Airlines/All Nippon Airways, Skymark avait passé commande de six Airbus A380 en 2012 pour se développer à l’international.
Voyant qu’elle ne pouvait faire face à cet investissement d'un montant de près de 2 milliards de dollars (au prix catalogue), elle a annulé son contrat avec Airbus. Mais les clauses de dédit prévoyaient 700 millions de dollars d’indemnités pour rupture.
Faute de pouvoir débourser les sommes requises, Skymark a décidé d'engager une procédure de redressement judiciaire. Allégée, en plus, d'une dette de 71 milliards de yens (533 millions d'euros), Skymark a pour l'heure obtenu le soutien d'un fonds basé à Tokyo (Integral) pour l'accompagner dans la phase de restructuration.
"Nos opérations continuent normalement", même si des itinéraires peu rentables seront abandonnés, et il n'est pas prévu de supprimer des postes, a promis M. Arimori, nouveau directeur général, selon l’AFP, tentant de rassurer ses passagers et plus de 2 200 employés. Le nouveau dirigeant a fait acte de contrition publique à la japonaise.
Skymark restructure aussi sa flotte, qui ne comptera plus de long-courrier. Cinq Airbus A330 sont rendus à leurs loueurs, ravis de récupérer des avions aux loyers impayés. Elle n'aura désormais plus recours qu'aux 28 Boeing B737 qui volent exclusivement sur le territoire nippon, au départ de l'aéroport de Tokyo-Haneda.
Skymark, sixième compagnie aérienne nippone à déposer le bilan depuis 2003, négocie des code share avec Japan Airlines et All Nippon Airways pour améliorer le remplissage de ses avions.
T.V.