Trajets sous les étoiles, gares transformées, friches réaménagées, proximité avec les habitants… les idées des étudiants pour faire gagner la France ne manquent pas.
Depuis plus d’un an, 200 étudiants d’universités et de grandes écoles françaises planchent sur des propositions pour la candidature de la France à l’Exposition universelle de 2025. Dans l’auditorium du groupe Bouygues, rue Hoche à Paris, ils ont présenté aujourd’hui aux partenaires, mécènes et à la presse quelques-unes de leurs idées concernant les thématiques dont ils étaient chargés : accueil, urbanisme, mobilités, financement, stratégie de communication…
Leur regard neuf avait de quoi séduire l’auditoire. Concernant l’urbanisme, des étudiants architectes ont suggéré de sortir de la "sur-consommation" et d’optimiser l’existant. Les gares seraient ainsi des lieux privilégiés, notamment la Gare de l’Est à Paris et celles de Saint-Denis-Pleyel, Noisy-Champs et les Ardoines, dans le Grand Paris. Dans ce même souci d’économie et de faible émission de gaz à effet de serre, le "village central", situé dans le triangle Arche de la Défense/Champ de Mars/Hôtel de Ville, accueillerait les différents pays dans des sortes de "conteneurs".
Une "feel good" appli 2025
Des étudiants de Sciences Po, qui avaient la mission de réfléchir à la manière dont il est possible de transformer un élément du patrimoine français en pavillon thématique, ont métamorphosé la gare de l’Est en pavillon des îles du Pacifique afin de leur permettre de communiquer ensemble, notamment sur l’inquiétante montée des eaux. Sur le parvis seraient installés trois biodômes dont un simulateur de volcan.
Parmi les autres idées intéressantes, citons le réaménagement de friches industrielles en solutions d’hébergements insolites, la mise en avant de repas et de nuitées chez l’habitant, l’installation de "portes d’entrée" à l’étranger sur le modèle d’une bouche de métro Art déco, la transformation des postes-frontières en lieux d’échanges entre les visiteurs et les locaux…
Mais aussi la création de liaisons nocturnes entre les différents sites d’expositions dans des engins à ciel ouvert pour admirer les étoiles, le développement d’une "feel good" appli 2025 qui mettrait l’accent sur les initiatives positives près de chez soi, en France et dans le monde, le lancement d’un grand tour en bateau qui partirait de Dubaï à la clôture de l’Exposition universelle de 2020 pour arriver en France après 33 "escales-événements"…
900 millions d’euros de bénéfices
Quant aux étudiants en écoles de commerce, ils avaient une bonne nouvelle à partager : malgré toutes ses idées coûteuses, l’événement devrait générer un bénéfice de 900 millions d’euros, grâce aux tickets d’entrée payés par les 70 millions de visiteurs attendus mais aussi grâce à des sources de revenus plus originales, comme un système de microdon proposé aux péages.
Jean-Christophe Fromantin, président de l’association ExpoFrance 2025, a profité de l’occasion pour rappeler le calendrier du projet : en février, les travaux des étudiants seront repris par l’équipe d’ExpoFrance 2025 pour élaborer le dossier de candidature, les grandes orientations du projet seront officiellement présentées le 5 mars prochain à la Fondation Louis Vuitton, la candidature sera déposée en 2016 auprès du Bureau international des expositions et il faudra alors convaincre 168 pays jusqu’au vote qui aura lieu en 2018.
Florence Brunel