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Transport

aérien - La stratégie d'Etihad pour ramener Alitalia à la rentabilité


Publié le : 20.01.2015 I Dernière Mise à jour : 20.01.2015
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I Crédit photo La feuille de route d'Alitalia prévoit un retour aux bénéfices d'ici 2017, selon son actionnaire de référence, Etihad. ©DR

La compagnie italienne accommodée à la sauce Etihad Airways dévoile sa feuille de route. Le groupe du Golfe veut un retour à la rentabilité d'ici 2017.

Un communiqué envoyé ce matin d’Abu Dhabi par Etihad Airways donne la feuille de route de la nouvelle Alitalia, celle qui a été reprise depuis le 1er janvier par la compagnie du Golfe. Celle-ci, qui possède 49% des parts, veut un retour à la rentabilité en 2017. Hormis cette échéance, le plan ambitieux n'est ni chiffré ni daté.
Analysons quelques-uns des éléments clés de cette nouvelle stratégie.

1) Le réseau va reposer sur trois hubs en Italie. Milan-Malpensa augmentera ses services long-courriers, tandis que Milan-Linate améliorera la connectivité avec les hubs des compagnies aériennes partenaires. Rome-Fiumicino augmentera ses vols long-courriers et continuera de développer ses vols court et moyen-courriers sur le marché italien.

Les deux hubs milanais ressemblent à la situation Roissy-CDG/Orly et celui de Rome fait penser à la dualité Francfort/Munich. Un mixte inédit sans les bassins de population et le trafic. "Le planning des horaires de vols à travers le réseau sera optimisé afin de permettre une meilleure connectivité, ainsi que davantage de partages de codes avec les partenaires existants et les nouveaux", est-il indiqué dans le communiqué. C’est le propre de tout réseau "hubé".

2) De nouvelles routes depuis Rome. Elles visent Berlin, Düsseldorf, San Francisco, Mexico, Santiago (Chili), Pékin et Séoul, avec une augmentation des fréquences à destination de New York, Chicago, Rio de Janeiro et Abu Dhabi. Alitalia vise l’Asie, où elle n’était pas présente (sauf Tokyo), et se renforce en Amérique. Cette activité ne peut se développer qu’au détriment des partenariats actuels avec SkyTeam.

3) Alitalia ne néglige pas Milan. Elle va également ajouter 13 vols hebdomadaires au départ de Milan-Malpensa, avec des services quotidiens vers Abu Dhabi, quatre vols par semaine à destination de Shanghai et des vols supplémentaires vers Tokyo. Reste à finaliser les droits de trafic, notamment avec la Chine ainsi que le survol de la Russie.

4) Une connectivité accrue. Elle est prévue avec le hub d'Etihad Airways à Abu Dhabi, avec des services quotidiens depuis Venise, Milan, Bologne et Catane, ainsi que des vols supplémentaires au départ de Rome, tous offrant des connexions vers le Moyen-Orient, l'Afrique, le sous-continent indien, l'Asie du Sud, la Chine et l'Australie.

5) La coopération maintenue. "Tout en explorant de nouvelles opportunités d'approfondir les relations avec les membres de SkyTeam, et en particulier Air France-KLM et Delta, il y aura un nouveau partenariat majeur avec AirBerlin et NIKI, ainsi qu'une connectivité accrue avec Etihad Airways. Il est également prévu de travailler plus profondément avec Air Serbia et Etihad Regional", est-il promis.

Ces partenariats, censés augmenter le choix des clients sur de nombreux marchés, permettent de contourner les droits de trafic contingentés des compagnies du Golfe en faisant appel à des feeders européens qui ramassent les passagers vers Berlin, Zurich, Rome, Milan, etc., à destination d’Abu Dhabi et au-delà.

6) La flotte à compléter. Avec 23 avions long-courriers, Alitalia ne peut assumer un tel trafic. Alitalia, Etihad Airways et leurs partenaires étudient donc les possibilités d'améliorer la performance d'une flotte conjointe. Alitalia est en train de transférer 14 Airbus A320 chez AirBerlin, et examine des options avec Etihad Airways pour acquérir des appareils gros-porteurs supplémentaires.

Alitalia aura également l'occasion de recevoir des avions du carnet de commandes existant d'Etihad Airways. Plusieurs années seront nécessaires pour passer de 57 destinations à plus de 70 en augmentant aussi les fréquences.

7) Le service client revisité. Une nouvelle culture axée sur le client, avec de nouveaux standards de produits et services pour la compagnie aérienne, est promise. "Chaque employé chez Alitalia doit être dans un état d'esprit commercial, celui dont la base de chaque décision est : est-ce que cela ajoute de la valeur pour nos clients ? Est-ce que cela ajoute de la valeur pour notre société ? Et cela nous permet-il de générer un rendement financier ?" explique Silvano Cassano, le nouveau Pdg venu de Fiat, Benetton et Hertz.

Les passagers découvriront l'hospitalité italienne traditionnelle, de nouvelles options de restauration, des salons relookés à Rome, Milan-Malpensa et Milan-Linate.

8) La marque relookée. Alitalia va lancer une nouvelle marque et une nouvelle identité visuelle, concernant les avions, les uniformes et tous les autres points de contact avec le client. Mais le nom restera inchangé.

Thierry Vigoureux

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