La compagnie Corse-Méditerranée doit désormais trouver un repreneur d'ici six mois pour échapper à la liquidation judiciaire.
Après un report, le tribunal de commerce de Marseille a finalement prononcé aujourd’hui la cessation de paiement de la SNCM et sa mise en redressement judiciaire. Cette procédure était demandée par Transdev, l’actionnaire à 66% de la SNCM, et par l’Etat afin que le transporteur maritime puisse échapper aux condamnation de Bruxelles qui demande le remboursement d’une première tranche de 200 M€ d’aides jugées illégales. C’est d’ailleurs Transdev qui avait précipité l’état de cessation de paiement en demandant le remboursement d’une créance de 103 M€.
"Cette décision ouvre une nouvelle étape décisive pour l’avenir" de la compagnie. "C’est la seule qui peut permettre de conserver une partie des activités de la SNCM et de sauver un maximum d'emplois", ont d’ailleurs rappelé dans la foulée du jugement la direction et Transdev via deux communiqués.
Placée en observation pour six mois (soit jusqu’au 28 mai 2015), la compagnie Corse-Méditerranée doit désormais trouver un repreneur pour tout ou partie de ses activités. Dans le cas contraire, elle pourrait être placée en liquidation judiciaire. La SNCM emploie quelque 2 000 salariés dont 1 500 en CDI.
Afin de s’opposer à ce scénario catastrophe, les syndicats ont déjà fait savoir qu’ils pourraient entreprendre des actions sur le port de Marseille qui pourraient toucher notamment l’accueil de paquebots de croisières.
Les syndicats sont d’autant plus pessimistes sur l’avenir de la compagnie qu’ils estiment que la Délégation de service public (DSP) de continuité territoriale obtenue de la collectivité territoriale Corse est non transmissible à un entrepreneur.
S.J. avec AFP