La décision prise par l’agence des participations de l’Etat devrait être bientôt publique.
50 millions d’euros de plus, c’est l’offre très supérieure faite par un conglomérat chinois de Hong Kong en association avec le canadien SNC-Lavalin pour remporter la privatisation de l’aéroport de Toulouse. L’enchère est confortable par rapport à celles faites par d’autres acteurs aéroportuaires, comme Aéroports de Paris, Vinci ou Natixis.
Selon La Dépêche, le quotidien toulousain, l’agence des participations de l’Etat aurait fait son choix et transmis le dossier à la commission d’évaluation. Des bonus auraient même été ajoutés comme des aides aux infrastructures (parc des expositions, troisième ligne de métro, accès routiers).
Hier, Jean-Michel Vernhes, le président de l'aéroport de Toulouse-Blagnac, s'est adressé par un message vidéo aux 300 salariés afin de leur expliquer la suite de la procédure de l'appel d'offres.
Manque de transparence des deux investisseurs
Cette première privatisation des aéroports de province, chargée de renflouer les caisses de l’Etat, pose des problèmes d’éthique car SNC-Lavalin est blacklistée depuis l'année dernière par la Banque mondiale, pendant dix ans, pour des affaires de corruption. De plus, le groupe chinois qui apporte les capitaux est domicilié aux îles Vierges, ce qui n’est pas un gage de transparence sur l’origine des fonds.
Y a-t-il un risque d’espionnage industriel avec les usines et les bureaux d’études Airbus sur le même site aéroportuaire ? Cela fait éclater de rire un ingénieur que nous avons interrogé : "Il y a longtemps qu’un A320 a été entièrement démonté en Chine et que les visiteurs chinois dans les usines prennent les chaînes de production sur toutes les coutures". Officiellement, la direction d’Airbus ne prend pas position, la Chine étant son premier client en termes de commandes.
En achetant ainsi un aéroport, la Chine va-t-elle créer un hub à Toulouse ? La propriété d’un aéroport n’est pas nécessaire pour ouvrir un réseau. En revanche, il faut des droits de trafic qui ne sont pas (ou pas encore) à vendre. Mais aussi un marché justifiant un minimum de trafic…
T.V.