A l’occasion de Top Cruise, les pros de la croisière ont échangé sur ce marché et les freins à son développement.
"Le MICE, on y croit. Il représente 7% de notre activité, en nombre de passagers, avec le potentiel d’atteindre les 15%. Toutefois c’est un marché difficile à développer en France." Hervé Bellaïche, vice-président exécutif, vente et marketing de Ponant résume bien le sentiment de professionnels de la croisière quant au segment du MICE.
Réunis lors de Top Cruise, le 18 novembre dernier à Marseille, autour d’un atelier vente du produit auprès des Groupes-Mice, un échantillon d’armateurs a livré son analyse. Tous s’accordent à reconnaître les atouts de la croisière pour la cible MICE : originalité de l’offre, privatisation facile d’espaces de réunion ou de restauration, possibilités de personnalisation (shows, excursions..), développement des mini-croisières…
Les petits navires en vedette
"Nous n’avons pas les ressources pour développer ce marché et les demandes concernent davantage les petits navires" précise toutefois Stéphane d’Amécourt, directeur des ventes agences et réseaux de RCCL, se faisant un peu le porte voix des armateurs de méga-paquebots. "Pour le MICE, le produit croisière est moins souple qu’un produit terrestre et la capacité croissante de nos navires rend complexe un affrètement" ajoute Eric Racine, directeur régional Provence Languedoc de Costa Croisière.
Le calendrier des compagnies et des clients des agences MICE ne sont aussi pas toujours compatibles. "On reçoit souvent des demandes à moins de 6 mois, impossible à traiter alors que la commercialisation du navire a débuté depuis longtemps" souligne Béatrice Frantz Clavier, responsable commerciale de Star Clippers. Bien sur le contexte économique actuel, morose, n’aide pas au développement du MICE.
Affrètement ou constitution d’un groupe
Le Ponant et Star Clippers, forts de leur petites capacités, de leurs navires stylés, et de la souplesse de leur structure, se sont positionnées (non exclusivement) sur le MICE. Au Ponant, on vend surtout de l’affrètement, avec des tarifs yieldés et souvent, des croisières de 3 à 4 nuits, en Méditerranée ou en Europe du Nord. L’offre existe sur tous les navires. "Seule contrainte, le port de départ et d’arrivée. Ensuite on peut tout faire au niveau de l‘itinéraire" précise Hervé Bellaïche.
Chez Star Clippers, les 3 goélettes peuvent être privatisées mais la compagnie commercialise souvent auprès du MICE une offre groupe à partir de 10 cabines mimimum sur des croisières "classiques". Selon le navire, le groupe ne doit pas dépasser 80 à 100 personnes et bénéficie d’espaces privatisés pour 28 à 60 pax.
Florence Donnarel, à Marseille