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Economie

Consommation collaborative : trois profils de clients se distinguent


Publié le : 14.11.2014 I Dernière Mise à jour : 14.11.2014
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I Crédit photo La consommation devrait restée la variable d'ajustement dans un contexte économique morose, et profiter aux pratiques collaboratives. ©DR

Le dernier "Cahier de la consommation" publié aujourd'hui par le Credoc et le cabinet Pair Conseil, témoigne de la progression rapide des ventes CtoC dans de nombreux secteurs.

L'économie collaborative n'en est qu'à ses débuts. Le contexte de crise économique durable devrait renforcer les modes de consommation collaborative et les marchés de l'occasion, qui progressent fortement depuis l'an dernier, comme le montre une étude du Credoc publiée aujourd'hui.

Ces pratiques gagnent du terrain dans de nombreux secteurs entre 2013 et 2014, notamment dans la librairie : ces six derniers mois, 22% des livres ont été achetés d’occasion, contre seulement 15% en 2013, 3% ont été loués et 23% empruntés, rapporte l'étude. "Seulement la moitié des livres acquis en 2014 ont été achetés neufs", précise le Credoc.

Diffusion rapide des ventes CtoC

Selon les enquêtes "Budget des familles" de l’Insee, la part de produits électroménagers achetés d’occasion est passée de 2,8% à 5,5% entre 2006 et 2011, celle de meubles de 8,2% à 10,1%, celle des produits audio-visuels de 3,2% à 4,5%, celle des produits de jardinage-bricolage de 3,3% à 4,4%.

Le Credoc voit dans cette diffusion rapide de la pratique des ventes dites CtoC non seulement une recherche d'économie, mais aussi "de partage, caractéristique des jeunes générations, et une réponse aux aspirations écologiques". De "nouveaux modes de consommation sont encouragés par le développement d’une offre correspondante (site Internet comme LeBonCoin, Stootie, BlaBlaCar…)".

Sans surprise, l'étude fait également état de "perspectives d’évolution du pouvoir d’achat par ménage très affaiblies, conjuguées à celles du chômage (en hausse), qui ne feront qu’amplifier et pérenniser ces changements de comportements de la part des ménages".

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Les "contraints", les "utilisateurs" et les "redistributeurs"

Trois profils de consommateurs collaboratifs se distinguent. Les "contraints" (18%), qui connaissent de fortes contraintes budgétaires et qui "acceptent de rogner sur la qualité (achat d’occasion) ou la quantité de certains produits (ex : viande) afin d’acheter neuf sur d’autres secteurs (ex : habillement)".

Les "utilisateurs" (19%), pour lesquels seul l’usage compte, "empruntent, louent et covoiturent"; ils considèrent la consommation comme un plaisir et "la consommation collaborative comme un moyen de l’assouvir économiquement tout en rencontrant des personnes". Une catégorie constituée en grande partie de "jeunes, de femmes et d’urbains, de classes moyennes +, et de hauts diplômés". Ils sont aussi décrits comme "plus engagés dans le tissu associatif".

Enfin, les "redistributeurs" (10%) "qui achètent des produits neufs qu’ils revendent ou troquent selon les modes. On y trouve beaucoup d’hommes, de jeunes et de résidents de grandes villes".

Des comportements qui devraient s'amplifier à mesure que les conditions économiques se détériorent. Credoc et Pair Conseil se basent sur des prévisions de croissance faible, de l'ordre de +0,4% cette année et de +1% en 2015. Les deux organismes évoquent un "contexte économique encore peu porteur", propice à ce que demeurent "les comportements de précaution (…)" tels que le recours au crédit limité et le désir d’épargne important. La consommation devrait rester "la variable d’ajustement". 

V.D.

Pour en savoir plus sur l'économie collaborative dans le voyage, (re)lisez notre grand dossier "Le voyage devient collaboratif : et vous ?", paru dans le numéro de Tour Hebdo daté juillet-août dernier.

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