Le président du Snav tente de compenser le "déficit de pédagogie" sur la nouvelle réglementation et en relativise l'impact.
Pour le président du Snav, si le doublement de la garantie financière des agents de voyages est soudain, il n'est pas incompréhensible pour autant. "Je pense que le sujet suscite de la fièvre, par déficit de pédagogie", a expliqué Jean-Pierre Mas à Tour Hebdo. Selon lui, la multiplication par deux du montant de la garantie s'explique par le fait "qu'entre 1990 et aujourd'hui, le coût de la vie a augmenté de 90%", estimant qu'il s'agit donc d'un "rattrapage".
Comprenant que la profession des agents de voyages soit angoissée à l'idée de fournir une contre-garantie deux fois plus élevée, à partir du 1er janvier 2015, soit dans deux mois, il tente d'apaiser les esprits : "Il faut calmer le jeu", dit-il.
Et de poursuivre : "Ce n'est pas la peine de demander des contre-garanties phénoménales à des entrepreneurs qui génèrent peu de risque financier en cas de défaillance, notamment les distributeurs. La contre-garantie doit s'adapter au risque que pose l'entreprise vis-à-vis du consommateur".
"Ne pas mettre tous les groupistes dans le même panier"
Il souligne que le plus gros risque réside chez les groupistes, mais "là encore, on ne peut pas mettre tous les groupistes dans le même panier". Au passage, il salue "l'intelligence de l'APST d'adapter la contre-garantie de façon progressive et de ne pas mettre les entreprises en danger".
Quant à la garantie des tour-opérateurs, il rappelle qu'elle a baissé en 2010, lorsque seules les ventes directes ont été prises en compte dans son calcul.
Concernant l'augmentation des cotisations à l'APST, principal garant de la profession, il estime qu'elle "ne va pas mettre à genoux les agences. Dans 75% des cas, il s'agit de 700 euros ou 800 euros d'augmentation annuelle, soit moins de 70 euros par mois. J'espère que l'APST pourra déduire cette augmentation comme elle le propose en 2015".
Enfin, il avoue être un peu surpris de la date rapide de la publication de l'arrêté, le 29 octobre dernier : "En tant que président du Snav, j'ai participé avant l'été à une étude d'impact de la revalorisation de la garantie financière, décidée par les pouvoirs publics. Je ne connaissais pas la date échéance", reconnaît-il.
Catalina Cueto