Après l’échec hier de la réunion avec les représentants de l’Etat et les syndicats, la direction reste favorable au redressement judiciaire.
Au lendemain de l’échec de la réunion entre la direction de la SNCM, les représentants de l’Etat et les syndicats, un nouveau rendez-vous est programmé pour le 18 novembre. Le président du directoire de la SNCM, Olivier Diehl, a ainsi précisé qu’il permettra "de clarifier les positions des actionnaires et de l’Etat".
Dans un communiqué, la SNCM a toutefois déjà réaffirmé la sienne, précisant "que la perspective de redressement judiciaire se confirme". Celle-ci reste également partagée par le gouvernement, le secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies, ayant déclaré hier à l’Assemblée nationale que "le placement de la SNCM en redressement judiciaire est une probabilité forte dans un proche avenir". Cette procédure aurait selon lui l’avantage "de sauver un maximum d'emplois, grâce au maintien de la délégation de service public dans la transmission au repreneur".
La compagnie précise pour sa part que "cette modalité juridique ouvrirait une période d’observation pendant laquelle les bateaux continuent d’assurer le service". Pour preuve de sa confiance dans l'avenir, la compagnie Corse-Méditerranée a d’ores et déjà ouvert les réservations pour la saison estivale 2015.
La direction veut éviter la liquidation
Pour la direction, le placement en redressement judiciaire doit permettre d’effacer le passif financier, d’échapper aux 200 M€ de remboursement d’aides d’Etat demandé par la Commission européenne, et de trouver un repreneur. Dans son communiqué, la direction considère justement qu’il "est désormais urgent de concentrer les efforts sur la recherche d’un repreneur. Deux écueils majeurs sont à éviter : une dégradation brutale de la situation financière, qui risquerait d’entraîner une liquidation ; la conduite de projets alternatifs sur des périmètres plus réduits".
Et Olivier Diehl de prévenir : "Le risque n’est pas d’aller vers un redressement maîtrisé mais vers une liquidation non maîtrisée". Pour rassurer les syndicats opposés à ce passage devant le tribunal de commerce, il confie qu’une dizaine de sociétés seraient "intéressées" par une reprise de la SNCM. En tête de liste figure toujours le groupe américain Baja Ferries, qui avait approché la direction de la compagnie maritime en mars dernier.
S.J. avec AFP