Thierry Antinori, numéro deux de la compagnie du Golfe, déplore le blocage des droits de trafic.
Venu inaugurer le nouveau salon VIP du Parc des Princes, le terrain du PSG que la compagnie parraine, Thierry Antinori, numéro deux d’Emirates, a dressé un panorama de l’activité du transporteur. Emirates, avec vingt fréquences hebdomadaires à Roissy-CDG vers Dubaï, cinq à Lyon et sept à Nice, est arrivée au bout de ses droits de trafic avec la France.
Deux demandes auprès du gouvernement français de renégocier les accords datant d’il y a trois ans sont restées sans réponse. A Lyon, la dernière destination ouverte en France, les réceptifs signalent accueillir de nouvelles clientèles comme celles des Japonais et des Australiens, et les PME locales ont accès à de nouveaux marchés.
Par ailleurs, les passagers en provenance des pays du Moyen-Orient, qui passent en moyenne onze nuitées à destination, sont en hausse de 10% à 20% entre Paris et la Côte d’Azur. Marseille, Toulouse, Bordeaux et Nantes seraient des villes susceptibles de bénéficier de vols de Dubaï si le ciel s’ouvre. Nice pourrait être la première en province desservie en A380, si l’aérogare s’équipe et si la demande se confirme. En Allemagne, la compagnie du Golfe dessert neuf villes, sept en Italie et seize au Royaume-Uni.
Comme le taux de remplissage des vols France atteint 90% depuis le début de l’année, une hausse des tarifs pourrait être une réponse aux tensions de la demande sur l’offre. Depuis un an, la recette unitaire est en hausse de 5% à 6%. "Une baisse de la surcharge carburant liée aux cours du pétrole n’est pas envisageable car, en ne survolant plus l’Irak ou la Syrie, nous augmentons le temps de vol vers la France d’environ vingt minutes", indique Thierry Antinori.
Emirates envisage une nouvelle commande de 30 Airbus A380
Sur le réseau mondial, Emirates a maintenu ses objectifs de croissance en 2014 en transportant 45 millions de passagers (1,060 million pour la France) malgré deux contrariétés majeures. Une des deux pistes de l’aéroport de Dubaï a été fermée pendant 80 jours. Par ailleurs, pour des raisons géopolitiques ou sanitaires, la compagnie a dû fermer plusieurs escales comme Sanaa, Herbin, Kiev, Tripoli ou Conakry. Une baisse de la demande Asie-Afrique est par ailleurs notée pour des raisons psychologiques liées à l’Ebola.
A la fin de l’an prochain, la flotte d’A380 d’Emirates comptera 68 appareils contre 54 aujourd’hui, soit plus de 7 000 sièges supplémentaires. Si Airbus lance une version améliorée A380neo offrant 8% à 9% de productivité supplémentaire, Thierry Antinori confirme qu’Emirates signera immédiatement une commande de trente avions.
En attendant, la compagnie va recevoir l’an prochain quelques A380 biclasses destinés à la desserte de l’Inde. Il n’y aura pas de première classe, mais une classe business à moins de 76 sièges comme actuellement et une grande classe économique, ce qui portera la capacité à plus de 600 sièges.
Emirates observe, comme les autres compagnies, un attrait des passagers qui perdure pour l’A380. Le taux de remplissage est toujours supérieur à celui de la moyenne des autres types d’avion.
Thierry Vigoureux