Le groupe a annoncé hier soir à la surprise générale qu'il se séparait de sa charismatique directrice. Les observateurs y voient un signe du conservatisme de l'entreprise.
Au lendemain de l'annonce surprise du départ de Françoise Gri de la direction générale du groupe, le titre de Pierre et Vacances-Center Parcs chutait de plus de 6%, à 22,15 euros, ce matin à la Bourse de Paris, alors que le marché était stable.
Ex-directrice de Manpower France et Europe du Sud, arrivée il y a moins de deux ans pour redresser l'entreprise, Françoise Gri a quitté ses fonctions aujourd'hui, dès le lendemain de l'annonce de son départ. "Le départ de Françoise Gri est une véritable surprise ainsi qu'une mauvaise nouvelle tant elle personnifiait le plan Win2016 et les économies de coûts nécessaires au développement du groupe", estime dans une note le courtier Gilbert Dupont, cité par l'AFP.
Pour sortir de l'ornière, Françoise Gri s'est notamment appliquée à faire entrer Pierre & Vacances dans l'ère du digital. Dès l'annonce de son départ hier, la dirigeante, très active sur Twitter, a posté un message en direction des équipes de Pierre & Vacances-Center Parcs, en les enjoignant de "continuer à mettre le client au centre".
#TeamPVCP vous allez me manquer! Continuez à mettre le client au centre et à rayonner. Vous faites toute la différence! #keepfollow
— Françoise Gri (@fgri) October 21, 2014
Le plan Win2016, présenté en mai 2013, visait aussi à développer la clientèle étrangère, à faire monter en puissance les résidences Adagio et les Center Parcs (plus rentables), notamment au niveau européen, et à diminuer de 20% le nombre d'appartements Pierre & Vacances mais en poussant le haut de gamme Pierre & Vacances Premium.
Diffusée depuis cette semaine, une nouvelle mouture très réussie de brochure, baptisée "Guide de vos évasions", qui présente les produits Premium à la neige cet hiver – également disponible dans une version feuilletable online interactive –, est l'une des illustrations de l'évolution numérique et marketing sur le terrain.
Selon Gilbert Dupont, le départ de Françoise Gri pose également "la question de la capacité du groupe à opérer sa mue alors que son business model semble mis à mal par un environnement économique et concurrentiel ne permettant pas d'absorber l'inflation de sa base de coûts".
Et illustre une nouvelle fois la difficulté pour Gérard Brémond, le fondateur du groupe Pierre & Vacances, de conserver à ses côtés un directeur général plus de deux ans. Il redevient en effet, à 77 ans, le Pdg de l'entreprise, alors que le conseil d'administration a décidé de réunir les fonctions de président et de directeur général, comme annoncé dans le communiqué du groupe hier.
Il s'entoure de l'expertise d'une figure de l'hôtellerie, Martine Balouka-Vallette, 63 ans, ESCP, déjà présente dans le groupe depuis 2002, passée par la direction marketing Europe de la chaîne Le Méridien dans les années 1980 puis le conseil (Horwath, KPMG), pour le seconder à la tête de la division Tourisme du groupe.
V.D. avec AFP