La huitième journée de conflit des pilotes concerne les conditions de départ en retraite.
Le syndicat Cockpit des pilotes allemands sectorise généralement ses mouvements de grève à un aéroport ou un secteur de vols, et ne provoque que rarement un arrêt général de l’activité à la compagnie Lufthansa.
Aujourd’hui, pour le huitième épisode, seuls les vols moyen-courriers au départ de Francfort et de Munich sont concernés. Mais demain on pourrait assister à une grève générale, avec une extension au long-courrier.
En pratique, pour le mouvement d’aujourd’hui qui a démarré à 13 heures sur le marché français, seuls les vols sous pavillon Lufthansa au départ de Paris et à destination de Francfort ou de Munich, sont concernés.
Comme ce sont les deux hubs de Lufthansa, les passagers qui ont des correspondances long-courriers doivent s’assurer que les horaires des quelques vols assurés sont compatibles avec les connexions. Huit vols sur treize sont maintenus au départ de Roissy-CDG. En province (Marseille, Lyon, Toulouse, Nice), on compte un à trois vols maintenus toujours vers Francfort ou Munich.
Bonne nouvelle, la desserte des autres villes allemandes (Berlin, Hambourg, Stuttgart, Dusseldorf, etc.) au départ de France n’est pas touchée, assurée par Germanwings, l’équivalent de Hop!. De même, les filiales du groupe Lufthansa (Swiss, Brussels Airlines, Air Dolomiti ou Austrian Airlines) ne sont pas en grève.
Demain, la direction de Lufthansa s’attend à un durcissement du conflit (moins de vols moyen-courriers assurés) et surtout à une extension à l’activité long-courrier. Le préavis court de 6h00 à minuit mardi.
Le syndicat des pilotes a déjà mené sept mouvements de grève depuis le printemps pour protester contre le projet de la direction de Lufthansa de modifier les conditions de départ en préretraite pour les pilotes. Cockpit a dénoncé l'attitude de "blocage" de la compagnie aérienne, qui souhaite relever l'âge auquel les pilotes pourront prétendre à une période transitoire avant la préretraite, actuellement à 55 ans, et entend les faire participer à son financement. La norme mondiale de fin d’activité des pilotes de ligne est de 65 ans. En France, la retraite est acquise à 60 ans avec possibilité de poursuivre son activité pendant cinq ans.
Cette grève du transport aérien fait suite à un conflit ferroviaire qui s’enlise aussi. Les conducteurs demandent des hausses de salaires couplées à des réductions de temps de travail, le tout sur fond de lutte de pouvoir entre syndicats. L’activité de la Deutsche Bahn a été réduite à 30% pendant ce week-end de départ en vacances. Le syndicat GDL, majoritaire, promet un nouveau mouvement la semaine prochaine.
Thierry Vigoureux