Pour le président du Seto, l'atonie actuelle du marché va être longue à rattraper.
Alors que les vacances scolaires de la Toussaint débutent ce soir dans toute la France, pour deux semaines, les professionnels n'ont pas le moral au beau fixe. L'assassinat d'Hervé Gourdel, puis l'appel à la vigilance renforcée lancée par le MAE sur des dizaines de pays (43 à date), ont marqué un sérieux coup de frein aux réservations.
"Dans la semaine qui a suivi l'assassinat d'Hervé Gourdel et les alertes du MAE, nous avons enregistré au moins 50% de demandes d'annulations sur les pays touristiques concernés, assure le président du Seto, René-Marc Chikli. A force d'expliquer aux clients que les cartes du MAE n'avaient pas changé, certains TO ont réussi à faire baisser ce taux à 15 ou 20% d'annulations, mais les réservations sont atones."
"Le marché est plombé, tout cela est extrêmement pénalisant pour le tourisme, estime René-Marc Chikli. La demande de vigilance se transforme en non-voyage, et les clients se tournent vers le non-marchand. Il y a un frein aux vacances, et les dégâts sont colossaux", selon lui.
150 000 clients de voyages à forfaits à la Toussaint
On estime que les vacances de la Toussaint représentent environ 150 000 clients de voyages à forfaits pour les tour-opérateurs, dont environ 100 000 sur le bassin Méditerrannéen. Parmi eux, pas moins de 30 000 achètent leur voyage le mois du départ… "Ces 30 000 clients là, on ne les voit plus !" explique René-Marc Chikli, assurant que cela touche tous les opérateurs de voyage. "Que l'on soit sur le Net ou ailleurs, tout le marché est plombé. Quand le consommateur est frileux, tous les opérateurs sont touchés".
"Les dégâts sont colossaux, il y a un impact majeur sur le tourisme et le business", selon le président du Seto. Le directeur du centre de crise du MAE, interviewé hier par Tour Hebdo, rappelait que les touristes peuvent continuer à voyager dans les zones indiquées en jaune et en vert sur les cartes du MAE, indépendamment de l'appel à "renforcer sa vigilance"…
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C.R.