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Transport

aérien - L'arrêt de la grève des pilotes d'Air France marque la fin d'une époque


Publié le : 29.09.2014 I Dernière Mise à jour : 29.09.2014
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I Crédit photo Pour la première fois, les pilotes d'Air France ont jeté l'éponge sans obtenir gain de cause, même si la direction a dû concéder le retrait du projet Transavia Europe. ©Air France

Les précédents présidents d’Air France avaient toujours cédé aux revendications des navigants. La fin de la cogestion entre la direction et les pilotes?

Par SMS envoyés dimanche à 12h40 simultanément aux pilotes et à la presse, le Syndicat national des pilotes de ligne a sifflé la fin d’une grève de quatorze jours. Malgré quinze heures de négociations la veille, aucun protocole de sortie de conflit n’a été signé avec la direction d’Air France.

En clair, on est revenu à la case départ. Ni les revendications des syndicats (contrat unique), ni les concessions de la direction (retrait de Transavia Europe) ne sont actées alors que plusieurs points avaient été acquis dès le troisième jour du conflit. Quel gâchis !

Près de 300 millions d’euros auront ainsi été perdus pendant ces quatorze jours. Sans compter l’impact en termes d’image, indéniable mais difficile à chiffrer avec les reports de clients vers les autres transporteurs qui s’étaleront dans le temps.

Revenir aux réalités économiques

Pour la première fois dans l’histoire de la compagnie, un président d’Air France ne cède pas devant les revendications des pilotes. Ce 28 septembre 2014 marque la fin d’une époque, celle de la cogestion où les organisations professionnelles des pilotes étaient systématiquement associées aux grandes comme aux petites prises de décisions stratégiques de l’entreprise. Et cela allait bien au-delà de l’information réglementaire du comité d’entreprise.

Comme ces navigants ont tenu à garder une vision virtuelle du monde aéronautique, où le TGV, les transporteurs low cost ou les compagnies du Golfe n’existent pas, la direction du groupe franco-hollandais a décidé de rompre ce mode de fonctionnement pour revenir aux réalités économiques, quitte à écorner des privilèges acquis.

Alexandre de Juniac a résisté et, au prix de deux semaines pleines de grève, n’a pas cédé devant le très puissant Syndicat national des pilotes de ligne. Venu de l’industrie (Thales) et des cabinets ministériels, ce Pdg d’Air France-KLM ne s’est pas laissé impressionner par la mécanique très puissante de la corporation des pilotes, défendant le statut d’antan. Il était hérité des compagnies monopolistiques à l’époque des avions à hélices.

Pression du gouvernement

Ces 300 millions d'euros de pertes estimées, liées à la grève, sont peut-être à considérer comme un investissement permettant ensuite à Air France de revenir structurellement à l’équilibre et de stopper l’hémorragie financière du moyen-courrier en développant la low cost Transavia.

Céder aux pilotes, en interne, aurait également été très mal ressenti après les sacrifices déjà consentis par les autres catégories et ceux à venir dans le plan Transform 2020. Rappelons que les navigants techniques ont été les seuls à continuer à être augmentés malgré les restrictions de Transform 2015.

Les pressions pour terminer cette grève sont aussi venues du gouvernement, notamment du Premier ministre, même si Air France n’est plus une compagnie contrôlée par l’Etat. Celui-ci n’est plus majoritaire depuis 2004, date de la formation d’un groupe international avec la néerlandaise KLM qui a réduit la participation publique à moins de 15%.

Manuel Valls s'est félicité de la "fermeté du gouvernement" dans ce dossier, après l'annonce de la fin du conflit. Et d’afficher un certain soulagement face aux revendications de deux autres transporteurs. La position du gouvernement, laissant Air France s’incliner face aux pilotes, aurait été intenable après les grèves récentes de la SNCM et de la SNCF. La comparaison avec le conflit à la SNCF sur la réforme ferroviaire est, par ailleurs, intéressante car il visait aussi à rendre intouchable un statut professionnel devenu inadapté dans l’environnement économique du XXIe siècle.

Groupe de travail sur l'avenir des compagnies françaises

Les dirigeants des autres compagnies aériennes françaises affichent un certain soulagement avec l’issue du conflit car les discussions dans leurs cockpits évoquaient, par exemple, les possibles réductions de temps de vol à salaires constants. A Air France, les rencontres direction-syndicats vont reprendre, notamment pour expliquer comment sera organisée la croissance de Transavia et de quelle manière intégrer des avions supplémentaires.

Mais des discussions plus larges sont également prévues avec l’ensemble de la profession dans le cadre de la commission animée par le député Bruno Le Roux. Celui-ci, compétent dans le domaine du transport aérien, préside le groupe de travail sur l’avenir des compagnies aériennes françaises face à la concurrence étrangère. Un catalogue de mesures doit être remis au Premier ministre d’ici à la fin du mois d’octobre.

Thierry Vigoureux

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