Depuis le début de l’année, le nombre de croisiéristes a bondi de 62,4% dans l'île.
La Martinique reprend des couleurs si l’on en croit les chiffres communiqués par le Comité martiniquais du tourisme à l’occasion d’une soirée organisée en marge de l'IFTM-Top Resa. L’île a accueilli 646 760 touristes en 2013 (soit une légère hausse de 0,9% par rapport à 2012).
Plus réjouissants encore, les chiffres de janvier à juillet 2014 font état d’une croissance de 13,5% par rapport à la même période de 2013, soit 451 327 touristes. Cette performance est largement tirée par les croisiéristes, dont le nombre a bondi de 62,4% sur les sept premiers mois de l’année, à 115 424.
"La croisière est l’un de nos axes majeurs. Après être tombé à moins de 35 000 lors de la saison 2010-2011, le nombre de croisiéristes a flirté avec la barre des 170 000 pour l’hiver 2013-2014 grâce aux efforts de l’île, à commencer par les travaux effectués au terminal de croisière. Ils permettent désormais d’accueillir les très gros paquebots, comme le futur Quantum of the Seas de Royal Carribean, qui passera chez nous en novembre", se réjouit Karine Roy-Camille, présidente du CMT.
Sept navires en tête de ligne cette saison
L’objectif pour la saison 2014-2015 est fixé à 212 000 croisiéristes, avec 21 compagnies et 28 navires qui passeront par la Martinique, dont 7 en tête de ligne. Pour les prochaines années, le CMT a pour ambition de doper la recette par passager, mais aussi de convaincre les compagnies d’accoster toute l’année, notamment avec des taxes portuaires réduites durant la basse saison.
Grâce à une offre aérienne améliorée avec notamment l’arrivée de XL Airways, les touristes de séjours progressent pour leur part de 3% sur les sept premiers mois de 2014. Ils constituent encore le cœur du tourisme martiniquais avec 312 186 visiteurs, quand les touristes de plaisance affichent une légère progression de 0,4% (à 23 717).
Ces derniers bénéficieront dès cet hiver des 340 anneaux de la nouvelle marina de l’Etang Z’abricot, près de Fort-de-France. Dans le cadre de la stratégie touristique mise en place en 2011, qui vise à passer le cap du million de visiteurs en 2020 et doubler les recettes touristiques (à 624 M€, contre 295 M€ en 2013), le département travaille par ailleurs à l’amélioration du parc hôtelier afin de soutenir le tourisme de séjour, alors que les hôtels accueillent 25% des touristes, contre 33% qui choisissent de louer un appartement ou une villa et 30% séjournant chez des amis.
Améliorer le parc hôtelier
"25 hôtels ont été rénovés ou sont en cours de rénovation, ce qui représente un investissement de 60 M€, dont 30 M€ d’aides de la part des collectivités et de l’Europe", rappelle Serge Letchimy, président du conseil régional. Un hôtel et un centre d’affaires sont par ailleurs en projet à l’aéroport. Pour autant, nombre de gros établissements demeurent dans une situation fragile.
La région se dit prête à accompagner voire à racheter certaines unités en difficulté pour faciliter ensuite leur transmission, comme le Karibea Baie du Galion, le Diamond Rock ou le Club des Trois Ilets. Elle a opéré de cette manière avec le rachat du Kalenda (ex-Méridien) de Trois-Ilets, démoli et dont le site a été cédé récemment au groupe Icade. Ce dernier va investir 90 M€ pour construire un nouvel établissement, qui ouvrira en 2016 ou 2017, sous l’enseigne Radisson.
Autres axes de réflexion : le développement d’une offre multidestination avec d’autres petites îles des Caraïbes, comme Sainte-Lucie ou La Barbade, et l’ouverture de nouvelles lignes vers l’Amérique centrale et du Sud pour diversifier les arrivées. Des contacts en ce sens ont été pris avec les compagnies Gol (Brésil) et Copa (Panama), alors que des lignes ont récemment ouvert vers Miami, avec American Airlines, ou encore Saint-Martin.
En attendant, le CMT a dévoilé lors de Top Resa un nouveau site Internet plus intuitif et exhaustif (www.martinique.org). Des modules d’e-learning à destination des agences sont prévus d’ici la fin de l’année. L’ouverture prochaine d’un bureau des congrès a également été annoncée, avec l’ambition de développer le tourisme d’affaires pour doper les recettes touristiques et lisser les pics de saison.
Thierry Beaurepère