Depuis lundi, le nombre de vol annulés comme celui des grévistes se stabilise à 60% et les négociations piétinent.
Le programme des vols Air France d’aujourd’hui pourrait être dans ses grandes lignes un copier/coller de celui d’hier, le taux de grévistes (60%) restant exactement le même. Ainsi, aujourd'hui, 42% des vols du programme d’un mercredi de septembre ont été assurés. Demain jeudi, les prévisions de trafic donnent les mêmes estimations, de 40% de vols assurés.
Quelques nuances toutefois comme tous les vols vers les Antilles annulés aujourd’hui. On compte trois New York assurés sur cinq, un Los Angeles sur deux, deux Moscou sur cinq mais aucun vol sur Nice au départ de Roissy-CDG. En revanche, les sept Lyon-Bordeaux sont prévus. Ce qui n’est pas étonnant : les dessertes assurées sous numéro de vol Air France par des avions de HOP ! (Britair, Regional ou Airlinair) ne sont pas touchées par la grève. Idem pour celles de Transavia.
Au total, en long courrier (CDG + Orly) 46 vols sur 73 ont été supprimés. En moyen courrier hub à Roissy-CDG, 334 annulés sur 559. Enfin, en desserte point à point (depuis Orly et transversales France et Europe), on compte 195 sur 318 liaisons prévues.
Faute d’avions et d’équipages, pour acheminer une partie de ses passagers, Air France fait aussi appel aux nombreux vols partagés avec d’autres compagnies, Aeroflot pour Moscou, Delta vers les Etats-Unis, Air Corsica pour la Corse, etc.
Le climat social se dégrade
Alors que la dernière négociation s’est tenue hier soir – sans résultat probant – et que d’autres sont prévues aujourd’hui, le climat dans l’entreprise se dégrade. Pour faire pression sur les pilotes non grévistes, il est fait appel aux dernières technologies… Outre des SMS personnalisés envoyés par les syndicats, les noms des pilotes qui travaillent apparaissent dans une page d’un groupe Facebook nommé "les jaunes". Une initiative dont la CNIL, le gendarme du numérique, devra apprécier la légalité, suite à une plainte d’Air France auprès du tribunal de grande instance de Bobigny. Le SNPL n’était pas joignable cet après-midi sur ce sujet.
Le PDG d'Air France-KLM Alexandre de Juniac a estimé avoir fait des "propositions raisonnables" aux syndicats de pilotes en grève depuis lundi, regrettant n'avoir "pas vu le début d'une évolution". "On est en train de préparer un projet de développement, je ne comprends pas pourquoi tout le monde ne veut pas s'y associer", a-t-il déclaré lors de sa visite quotidienne dans les terminaux de l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle.
Le Premier ministre Manuel Valls, de son côté, a appelé les pilotes à arrêter leur grève qui "n'est pas comprise" et très impopulaire. Peu avant, son ministre de l'Économie Emmanuel Macron avait appelé l'entreprise "à quelques concessions".
Thierry Vigoureux