Le conglomérat chinois et la société française d'investissement Ardian ont jusqu'à ce soir pour surenchérir sur l'offre hostile de l'italien Bonomi. Le tandem proposerait 22€ par action.
Actualisé à 10h26
Un nouveau coup de théâtre aura-t-il lieu dans le feuilleton de l'OPA sur le Club Med ? Le conglomérat chinois Fosun, déjà actionnaire du Club, et le français Ardian prépareraient une nouvelle offre pour contrer celle de Global Resorts, pilotée par Andrea Bonomi.
Le tandem a jusqu'à ce soir pour dévoiler ses plans. Selon Les Echos ce matin, Fosun et Ardian "travaillaient hier soir, de concert, à finaliser une contre-offre (…)", avec une "tonalité chinoise plus prononcée", faute de soutien financier français. De son côté, l'AFP évoque des sources concordantes qui considèrent ce scénario "on ne peut plus sérieux", "très crédible", et avance même un nouveau prix de 22€ par action.
L'offre d'Andrea Bonomi, à 21 euros par action et 22,41 euros par obligation convertible, valorise le Club Med à 790 millions d'euros. Elle court jusqu'au 19 septembre, ce qui laisse jusqu'à ce soir pour une éventuelle surenchère auprès de l'Autorité des marchés financiers (AMF).
Quant à l'offre d'origine de Fosun et Ardian, elle valorisait le Club Med à 660 millions d'euros (17,50 euros par action et 19,79 euros par obligation). Pour autant, Fosun avait alors fait savoir qu'il continuait de "réfléchir" à une solution. D'autant que le conseil d'administration du Club Med n'aurait considéré l'offre d'Andrea Bonomi qu'avec réticence, compte tenu de la stratégie proposée.
Bonomi parie sur une réintégration de la gamme 3 tridents
Cette dernière, peu détaillée à ce stade, projette de se recentrer sur l'Europe et les Amériques, plutôt que l'orientation actuelle, très marquée sur la Chine et l'Asie. Global Resorts mise aussi sur la relance du Club Med sur le segment des 3 tridents, abandonné peu à peu par l'équipe de Henri Giscard d'Estaing, Pdg, conformément à son orientation haut de gamme impulsée voici dix ans.
Pour arriver à ses fins, Andrea Bonomi s'est entouré de Serge Trigano, le fils du cofondateur du Club Med, actuellement à la tête des hôtels Mama Shelter, et de Sol Kerzner, l'hôtelier sud-africain, fondateur des Atlantis, ces énormes unités à mi-chemin entre parcs d'attractions et hôtels à thème. Il est également à l'origine des resorts haut de gamme One & Only et chantre du "wow effect" (ou comment bluffer les clients au premier coup d'œil).
L'homme d'affaires italien prévoit un investissement de 150 millions d'euros supplémentaires sur quatre ans dans le Club Med, "au-delà du plan de la société, pour accélérer son développement", avait-il indiqué le 30 juin.
Selon des informations de l'AFP, le camp Fosun/Ardian se démène depuis plusieurs semaines pour trouver de nouveaux partenaires prêts à investir : "Ils ont approché en vain certains grands groupes français et étrangers, dont l'hôtelier Accor, avant d'imaginer finalement un montage qui intègre une composante française mais où la partie chinoise serait renforcée", détaille l'agence de presse.
Si Fosun ne revient pas dans la bataille d'ici ce soir, Global Resorts et ses alliés auront gagné la partie. En cas de surenchère, un nouveau calendrier devra être présenté pour comparer les deux offres. Et prolonger encore le suspens…
V.D.