Les Universités d'été d'AirPlus ont mis l'accent sur la porosité entre les usages loisirs et business, et les enjeux pour les acteurs du voyage d'affaires.
La 9e édition des Universités d'été d'AirPlus s'est déroulée hier à Paris, sur le thème "Voyages d'affaires : centraliser pour mieux gérer".
Partant du principe que 13 millions de jeunes âgés de 18 à 30 ans seront aux postes clés dans les entreprises d'ici 2021, que déjà 75% des salariés utilisent leur smartphone pour un usage privé et professionnel, et que 27,2% des réservations de déplacements pros se font actuellement sur tablette, la donne est en train de changer.
Trois points forts se sont dégagés :
- La convergence entre loisirs et voyages d'affaires. Invité à Univ'airPlus, Jean-Pierre Nadir, président d'Easyvoyage, a livré son analyse sur la stratégie des grands acteurs du Web. "Nous sommes actuellement dans une logique où les acteurs vont tout faire, à l'image de Google. L'objectif est de ne pas laisser sortir le client de son périmètre." Selon lui, les acteurs comme Odigeo, Trivago ou Kayak vont s'intéresser au voyage d'affaires, qui représente 30% du trafic global. Et de souligner que "la centralisation va marcher, pour assurer le service et le paiement, avant, pendant et après le voyage".
- La réaction des TMC et des travel managers. Face à la tentation des voyageurs d'affaires de réserver via leur mobile sur des sites BtoC, les travel managers et les travel management companies doivent être vigilants et revoir leur copie. "Aucune plate-forme de réservation BtoB n'est parfaite à ce jour et les utilisateurs sont nombreux à vouloir améliorer les fonctionnalités", a reconnu Jordy Staelen (3Mundi), participant à la table ronde sur les nouveaux usages des voyageurs d'affaires. "Notre job, c'est d'inventer des solutions et d'apporter plus de maîtrise, car répondre par la contrainte est une erreur."
Abdelaziz Bougja, travel manager de Veolia, a rappelé les obligations juridiques de l'entreprise vis-à-vis de son salarié en déplacement : "Une politique voyages doit encadrer le salarié, au risque que les assurances ne marchent pas en cas de problème". Sans compter l'impact de ces résas "open booking" sur les négociations avec les fournisseurs référencés et les problèmes pour récupérer les données et rembourser en notes de frais.
- Quels seront les moyens de paiement demain ? Guillaume Rio, responsable des contenus technologiques à l'Echangeur, a passé en revue les multiples moyens de paiement à venir. Outre le téléphone portable qui sert déjà à régler certaines prestations, via un "digital wallet", d'autres technologies sont en test : la montre connectée, la puce NFC dans la manche de costume, le paiement biométrique par reconnaissance des empreintes digitales, par reconnaissance de l'iris, les Google Glass…
En attendant que ces supports soient utilisés à grande échelle par les voyageurs eux-mêmes, Amadeus et AirPlus ont lancé une carte de paiement virtuel, BtoB, utilisable par l'agence. Elaborée avec MasterCard, elle est censée permettre de régler l'intégralité des fournisseurs, online et offline, avec un numéro unique par transaction, pour éviter la fraude. "C'est important de laisser la main aux agences", a conclu Georges Rudas, Pdg d'Amadeus.
Catalina Cueto