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Transport

aérien - Grève des pilotes d'Air France mi-septembre : pourquoi elle peut être évitée


Publié le : 28.08.2014 I Dernière Mise à jour : 28.08.2014
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I Crédit photo La direction d'Air France indique que de nombreuses réunions auront lieu avec le SNPL d'ici au 15 septembre ©DR

Avec le préavis du 15 au 22 septembre, les navigants signifient qu'ils veulent être associés à toutes les décisions stratégiques. Mais les différends semblent finalement assez minces...

Si elle a lieu comme annoncée ce matin du 15 au 22 septembre prochain, la grève des pilotes d’Air France débutera quatre jours après l’annonce par la direction des nouvelles mesures de Perform 2020 pour retrouver l’équilibre financier.

Avec ce préavis, le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) d’Air France demande clairement de continuer à participer à la gestion de la compagnie. Les pilotes souhaitent non seulement être aux commandes des avions mais aussi être associés, via leurs organisations professionnelles, à toutes les grandes décisions stratégiques de la compagnie nationale, du moins celles qui impactent leurs activités.

Et pour le nouveau plan Perform 2020 qui succède à Transform 2015 (et ses nombreux départs volontaires), il n’aurait, selon eux, pas été fait suffisamment appel à leurs compétences.

Mais cette grève ne semble pas inéluctable tellement les différends paraissent minces, voire confus et négociables pendant les deux semaines à venir. La direction doit changer de "philosophie" et donner des explications sur la façon dont elle entend réorganiser les réseaux du groupe, a indiqué Jean-Louis Barber, le président du SNPL Alpa d'Air France.

Le rapport Guérin a mis le feu aux poudres

Le rapport Guérin et ses conclusions semblent avoir mis le feu aux poudres. Lionel Guérin, créateur d’Airlinair et de Transavia France, avec des experts extérieurs au groupe Air France, ont remis en juin dernier une analyse sur l’activité court et moyen-courrier. En concurrence frontale avec le TGV et les low cost (easyJet, Vueling, etc.), elle génère une perte annuelle de 500 millions d’euros.

Le rapport suggère de réunir sous une marque commune les vols de HOP !, Transavia et Air France. Sur chaque liaison seront mise en face les avions les mieux adaptés en capacité (de moins de 100 places à plus de 200 places) mais aussi en coûts d’exploitation, différents selon que l’on applique les règles de Transavia ou celles d’Air France.

C’est là qu’apparaissent les différences d’appréciation entre la compagnie et son syndicat majoritaire. Air France souhaite résorber le sureffectif de pilotes moyen-courriers en les faisant voler pour le compte de Transavia et à ses conditions, c’est-à-dire avec sensiblement le même salaire mais avec plus d’heures de vol.

Le SNPL argumente que la différence de coût des pilotes entre Transavia et Air France est très faible, de l’ordre de 2%, due essentiellement à la structure de l’exploitation plus qu’au cadre de la rémunération. Le modèle d’exploitation d’Air France serait à revoir avec des coûts d’assistance en escale pouvant diminuer de 50%. En résumé, ce ne sont pas les pilotes qui coûtent cher mais le personnel au sol, il est vrai, pléthorique.

Concurrence entre syndicats de pilotes

Autre point qui fâche, le respect des accords signés et notamment celui concernant la répartition de l’activité 60/40 dans le groupe Air France-KLM, qui serait trop favorable aux Hollandais. Cela concerne la stratégie européenne du groupe qui semble préférer confier aux avions de KLM le défrichage de nouvelles lignes.

Celles-ci permettent de rassembler des passagers qui embarquent ensuite sur les vols long-courriers au départ d’Amsterdam, et non pas de Roissy-CDG. La productivité en est la raison car l’activité moyen-courrier de KLM est en passe de devenir rentable contrairement à celle d’Air France. Le SNPL regrette que trois à cinq avions de trop par rapport à l’accord, soit 150 pilotes, soient mis en ligne par KLM.

Notons qu’il n’y a pas de la part du SNPL de revendication directe de rémunération, contrairement au cas de la grève prévue également en septembre à Lufthansa. Les pilotes allemands demandent une retraite à 50 ans et 10% d’augmentation de salaires, des revendications de "riches" si on en croit les bons résultats financiers de la compagnie de Francfort alors qu’à Air France, on cherchait plutôt à éviter le dépôt de bilan.

Mais il y a aussi des non dits lors de cette conférence de presse du SNPL. Ce dernier doit faire preuve de combativité vis-à-vis de ses adhérents à six mois des élections professionnels. D’autant plus que le syndicat a pris une veste au dernier scrutin, qui a attribué à un membre du SPAF concurrent le poste de représentant au conseil d’administration de la compagnie.

La direction se veut très réactive

Très réactive, Air France a organisé dans la foulée de la conférence de presse du SNPL, un point presse à l’aérogare des Invalides à Paris avec Eric Schramm, directeur général adjoint Opérations aériennes. Il n’est pas anodin de voir un cadre également commandant de bord de Boeing 777 mis en avant dans cette affaire de pilotes.

"On fera ce qui est nécessaire pour éviter la grève dans le cadre de nos contraintes économiques" a-t-il indiqué, annonçant qu’il y aura beaucoup de réunions avec le SNPL d’ici au 15 septembre. La récente commande de sept Boeing 737-800 par le groupe pour Transavia va créer 40 postes de commandant de bord et autant de copilotes, a-t-il précisé en proposant de créer une liste unique de séniorité des pilotes de Transavia et d’Air France, permettant de passer de l’une à l’autre.

On sait que l’ancienneté est déterminante pour changer de fonction de copilote à commandant de bord ou pour accéder à des avions de plus grande taille avec des salaires plus élevés.

Dégât collatéral de la future restructuration du court/moyen courrier, Florence Parly qui était en charge de l'activité passagers à Orly et des escales quitte la compagnie Air France. Très appréciée de ses équipes, l’ancienne secrétaire d’Etat au Budget ne trouvait plus ses marques dans la nouvelle organisation qui devrait être chapeautée par Lionel Guérin.

Thierry Vigoureux

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