La compagnie Darwin pourrait être le faux-nez d'Etihad sur le continent européen, où le transporteur d'Abu Dhabi opère sous la marque Etihad Regional.
L'Office fédéral de l'aviation civile (OFAC) demande à la compagnie aérienne Darwin de mettre de l'ordre dans ses rapports de propriété d'ici à fin septembre.
L’équivalent suisse de la Direction générale de l’aviation civile française a des doutes sur la nationalité de fait de la compagnie Darwin. Elle vole en Europe sous la marque d’Etihad Regional et fédère des passagers depuis les métropoles européennes vers Zurich, avant de les acheminer ensuite vers son hub d'Abu Dhabi et au-delà.
Officiellement, la compagnie du Golfe Etihad Airways affirme limiter sa participation à 33,3% dans le capital de Darwin Airline. L'OFAC est toutefois arrivé à la conclusion, après consultation des documents concernés, que les modalités de coopération prévues pourraient mener à une prise de contrôle par Etihad, revenant sur une information du journal suisse Blick.
On sait qu’Etihad Airways a choisi la voie de la croissance externe pour monter en puissance face à Emirates, qui privilégie, elle, la croissance interne.
Soupçon de prise de contrôle déguisée
Ainsi, Etihad Airways, outre Darwin, a pris des parts dans AirBerlin (29,21%), Air Serbie (49%) et Aer Lingus (2,98%), et depuis récemment dans Alitalia (49%) sans compter, hors d’Europe, Air Seychelles (40%), Virgin Australia (19,9%) ou Jet Airways (24%).
Souhaitant respecter la confidentialité des deux sociétés, l'OFAC ne livre pas davantage de détails sur les éléments de la collaboration et des contrats entre Darwin et Etihad Airways qui font l'objet de critiques.
On sait que pour respecter les règles européennes auxquelles adhère la Suisse, le capital non européen chez un transporteur ne doit pas dépasser 49%. Mais, dans un conseil d’administration, le nombre de voix nécessaires pour prendre des décisions peut ne pas être proportionnel au capital. Un tiers de celui-ci pourrait permettre d’en prendre le contrôle…
Autre hypothèse, deux actionnaires statutairement minoritaires peuvent conclure un pacte et confier à l’un d’eux la direction de l’entreprise. Réponse à la fin du mois prochain…
T.V.